Je me doute bien que je ne suis pas le premier à en parler, mais c’est quand même un ovni, ce calendrier de prêtres italiens. Je ne peux donc pas m’empêcher d’ajouter ma voix au chapitre alors que je commence à découvrir, ici et là, la couverture de l’édition 2006.
Sans trop y croire, on se dit d’abord qu’il s’agit peut-être d’un «coup» du Vatican, pour rajeunir ou moderniser son image. Mais franchement, pour peu que le visage de Benoît VI revienne une seconde à l’esprit, on ne peut qu’abandonner tout de suite l’idée. Sur Internet, le site est assez déconcertant. Je crois que “tout pourri” serait même plus exact. Un argumentaire assez succinct, un réseau de distribution plutôt rudimentaire. En tout cas, pas d’armes papales, pas de logo vaticanesque et d’une manière générale aucune bondieuserie qui laisserait croire à un quelconque soutien de l’Eglise.
On apprend par contre le nom du photographe, Piero Pazzi, et son adresse à Venise. Il y a aussi un appel à casting, réservé aux ecclésiastiques et séminaristes pour l’édition 2007. Il semblerait donc que ces garçons fassent bien partie des serviteurs de Dieu. Quelques échantillons ci-dessous (je trouve le premier vraiment très sensuel, le troisième a carrément l’air d’un bad boy rital, quant à celui du milieu…)
Alors je continue de glaner quelques infos ici et là. Je n’ai pas passé la journée dessus non plus, alors pardon d’avance si j’écris plein de conneries !
Le premier fonds de commerce de Piero Pazzi serait la belle photo de Venise, dans un registre “souvenirs”. Les canaux, les monuments, et puis aussi les gondoliers, bien mis en valeur. Je vous laisse voir quelques protagonistes de l’édition 2006. C’est plus couillu que les séminaristes, et c’est aussi pas mal du tout…
Bref. En 2003, il investit un nouveau créneau : un calendrier pour les touristes à Rome. A Venise, il y a les gondoliers. Mais à Rome ? Il y a les curés ! D’autant que, si j’ai bien compris, un autre photographe avait fait sensation quelques temps auparavant avec un portfolio de madones aux poses glamours.
Et voici donc qu’il sort pour 2004 le premier Calendario Romano, vendu notamment dans les échoppes proches de Saint-Pierre. Bien sûr, tout de suite interrogée, l’Eglise explique qu’elle n’a rien à voir avec ce projet, sans donner d’autre avis. De son côté, Pazzi insiste bien sur le fait qu’il s’agit de vrais séminaristes, pour accentuer le côté “couleur locale”.
Malheureusement, quelques temps plus tard, le garçon du mois de janvier dévoile le pot au rose. Agé de 23 ans, il révèle qu’il est mannequin et qu’il a posé sans bien savoir à quoi allaient servir les photos. Peccato…
Le photographe restera ensuite évasif sur la qualité exacte de ses modèles. En même temps, personne ne lui demande des comptes, ce n’est quand même pas l’interview truquée de Fidel Castro ! Par contre il lance un casting parmi les gens d’Eglise pour son édition 2005, et compose un savant mélange de vrais ecclésiastiques et de figurants, poursuivant le simple objectif de composer des images réalistes de l’ambiance romaine.
Voilà tout.
Ceci dit, je ne suis pas très étonné que cela se passe en Italie. Car ils sont fous de calendriers, ces Italiens. Pirelli a lancé la légende, et puis d’autres ont suivi : Lavazza, Ferrari, puis toutes les pin-ups possibles et imaginables, les magazines de charme, Play boy, Max etc.
La contagion est arrivée en France, bien sûr, mais il nous reste quelques étapes à franchir encore. Par exemple, ces almanachs sont tellement entrés dans les moeurs en Italie que l’on trouve des pages qui leur sont spécialement dédiées avec des nanas lascives sur des sites respectables comme celui du Corriere ou de la Repubblica.
Et on trouve un peu de tout. Les Dieux du stade version italienne, première édition, encore un peu débutants, mais prometteurs.
Il y a aussi les footeux, mois déshabillés, contre le cancer.
Ah oui, aussi, pour les fans, le calendrier de l’armée. Attention, mixte et sans nu frontal
Et pour finir, un calendrier amateur et plutôt sexy, réalisé par des habitants de la région Sudtirolese au profit d’une association locale d’aide aux malades du sida. Avec un vrai titre de film de cul : Men in the alps.
Je crois que l’idée avait déjà été lancée, mais à quand le calendrier des gaycarnettistes ?
Quelques sources sur le Calendario romano :
là (en espagnol)
et là (en anglais)
On peut feuilleter toutes les éditions ici.