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Archive pour février 2006

Numéro 3

Lundi 27 février 2006

Voilà la livraison pour mars avril… Attention, ça change de ton !

mars avril2006

N’importe quoi, vraiment…

The Flunch phenomena

Lundi 27 février 2006

Mince alors ! Je ne m’attendais pas à ce que mon petit émoi de cafétéria se retrouve ainsi exposé ! :oops: Mais je remercie bien bas Nicolas et Matoo, mes bienfaiteurs de la première heure, d’avoir propulsé ce post urbi et orbi, puisque, visiblement, il a fait ressurgir chez beaucoup une émotion familière. Si cela peut servir à ça !

Cependant, je ne peux pas m’empêcher de glisser une notice. Juste pour repréciser que, comme beaucoup l’ont compris, le fond de cette émotion n’est pas le souvenir d’une enfance pauvre. Non non non ! Je n’ai jamais eu l’impression de manquer de quelque chose, sauf peut-être de la doudoune Chevignon de mes contemporains, ou bien de vraies converses, et pas les fausses avec des étoiles bidons, qui coûtaient 40 balles. Mais à part ça, tout allait bien !

C’est beaucoup plus lié à une très simple nostalgie. J’ai un goût prononcé pour cela, et tout ce qui me rappelle que le temps passe ou est passé me rend mélancolique. Les Trucs de trentenaires ne sont que cela. Rien qu’en voyant la clôture des Jeux Olympiques, et des gens qui font “Au revoir” en se donnant rendez-vous dans quatre ans (combien cela me fera ? Ah oui : 33 ans), j’aurais presque la larme à l’œil. C’est dire ! Mais je gère assez bien la mélancolie. J’arrive à la faire rouler entre mes doigts sans me laisser brûler, en me donnant le temps de l’examiner sous toutes ses facettes avant de la laisser choir.

En l’occurrence, c’était cela, une nostalgie de l’enfance et du chemin parcouru. Comme certains l’ont dit, c’est prendre une minute pour revoir d’où l’on vient, pour mieux savourer là où l’on est arrivé. Car ce sentiment est bien plus, au fond, une source de plaisir que de tristesse. J’ai vraiment l’impression de goûter toutes les choses dont je profite aujourd’hui. Je fais même parfois l’effort de m’arrêter sur un plaisir en particulier, pour en garder le souvenir le plus intense possible.

Pour finir, je veux juste dire à nouveau que je n’ai pas grandi dans l’aigreur par rapport à ma situation, ni dans une jalousie névrotique. Au contraire, j’ai réalisé avec le temps combien je pouvais être fier de ce que mes parents avaient fait pour nous. Aussi je ne me souviens pas avoir dissimulé mes origines, à la fac, ou au journal, lorsque je fréquentais des personnes de milieux plus prestigieux. Cela m’a notamment permis de réaliser que beaucoup avait eu le même parcours, que les bourges dignes de ce nom n’en faisaient pas grand cas, et que cela permettait d’évacuer assez vite ceux dont la revanche est le principal moteur.

Donc, pour être tout à fait précis, si je n’ai pas immédiatement expliqué à E. ce qui m’arrivait, ce n’était pas par dissimulation, mais parce que j’étais un peu en surchauffe émotionnelle, et que je déteste que ma voix me trahisse, mais je lui tout raconté après !

Voilà pour la petite histoire. Mais de toutes façons, je suis tellement sujet à ce genre d’expériences que j’aurai bien d’autres occasions d’en reparler…

On regardait les bateaux…

Samedi 25 février 2006

Drôle de coup de blues, hier, subreptice et fugace. Difficile à expliquer. Tout a commencé par un coup de flemme. Pas envie de faire à manger, ni E. ni moi. Alors, nous décidons qu’au lieu de déjeuner, ce serait bien plus rigolo de claquer du fric chez Casto, en achetant ces pots de fleurs qui nous manquent depuis longtemps. Arrivés dans le centre commercial pourri de la place Clichy, quelques effluves de steak frites nous ramènent à notre condition de choses mangeantes : un flunch ! Et pourquoi pas, après tout ? Alors nous prenons nos petits plateaux, et nous naviguons à travers les stands, en tentant de comprendre le protocole des lieux. Puis nous nous installons, E. devant son steak frites, moi devant mon assiette texane.

Mode “analyse de l’environnement”. Le décor n’est quand même pas très glamour. Mais il y a une volonté de faire quelque chose de cosy dans ce hangar aux 5 mètres de hauteur sous plafond. C’est touchant. Autour de nous, des gens simples, une simplicité modeste et heureuse. Une jeune fille pas très belle, pas très chic avec son blouson orange, mais souriante devant son amie aux cheveux peroxydés, frisés en minivagues. Elles déjeunent ensemble, au flunch, elles sont contentes. Ça aussi, c’est touchant.

Alors je sens que ça monte. Entre ce décor et moi, entre ces gens et moi, d’autres choses s’intercalent. Des souvenirs. Des souvenirs de mon enfance, lorsque, certains dimanche, mes parents nous emmenaient, mes frères et moi, dans ces cafétérias de centres commerciaux. Pour nous, pour eux, c’était une petite fantaisie dans la vie ordinaire, peut-être comme pour cette fille en orange. Enfance ouvrière, fantaisies ouvrières. Pas de restaurants, où les manières appropriées nous auraient peut-être fait défaut, ce que ma mère préférait sans doute éviter. Non, des plaisirs modestes, qui correspondait à nos revenus, à nos vies. Mais des plaisirs quand même, et je me souviens de tous ces bons moments. Et de ma mère, qui goûtait chaque fois la joie que nous procurait l’annonce de l’expédition du dimanche.

Mes parents n’avaient pas beaucoup de fric. Mon père était ouvrier, ma mère ne travaillait pas, nous étions trois enfants. Mais il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre tout simplement la délicatesse de cette situation, tant mes parents ont toujours été discrets sur les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer. Par exemple, il m’a fallu bien des années pour comprendre pourquoi mon père ne mangeait pas forcément la même viande que nous, les enfants, et pourquoi ma mère n’en mangeait pas toujours.

J’ai l’impression d’écrire du Zola ! Mais pas du tout, justement. Car ils ne nous ont jamais élevés dans l’idée que nous étions pauvres, que c’était injuste, que les riches étaient des pourris. C’était : voilà ce dont nous disposons, voilà donc ce que nous pouvons faire. Et avec ce que nous pouvions faire, nous n’avons jamais eu l’impression de manquer. Je sais infiniment gré à mes parents de m’avoir transmis cette sagesse toute stoïcienne, finalement, pour ce qui concerne l’argent, et la vanité de bien des besoins. Et surtout pour ne pas avoir fait de nous des revanchards sur la vie. Nous avons tous les trois poursuivis les études que nous voulions faire, ce qui, là encore sans que nous le sachions, a certainement saigné mes parents pendant quelques années, et nous nous sommes tous trouvé une situation qui dépassait celle de nos parents, ce qui, je crois, était leur seul et ultime objectif.

Mais là, au milieu de ce décor bon marché, dans ces odeurs grasses, devant le steak haché frites de E., je ressens à nouveau ce vague à l’âme que j’ai tant de mal à exprimer. Je crois que C’est encore une fois tout le film de mon extraction sociale qui me repasse devant les yeux. C’est de penser à tout ce que mes parents considéraient comme un petit luxe, par rapport à ce que moi, à présent, je considère comme tel. Mais c’est aussi l’image du bonheur qui malgré tout colle à cette enfance si simple, comme au paradis perdu, et la vanité de tout ce que l’on peut entreprendre ensuite pour se donner l’impression que l’on est en train de réussir sa vie. Du coup, ce vague à l’âme me prend, de temps en temps, face au spectacle de ceux qui tirent encore de la joie de ces choses si simples, comme en écoutant Les vacances au bord de la mer, la chanson de Jonasz, qui évoque un peu cela et me rend toujours mélancolique…

J’avais la gorge nouée, devant E. qui me demandait ce qui m’arrivait. J’ai tenté de dire “C’est là que mes parents nous emmenaient le dimanche”, mais ma voix s’est étranglée. Pour me changer les idées, j’ai fait quelques blagues grasses au sujet d’un ami qui nous avait raconté ses aventures au sauna. Ça a marché. J’ai trouvé cela révélateur du besoin de cynisme dont il nous faut parfois faire preuve pour nous arracher à la nostalgie des choses simples de l’enfance, cynisme qu’il vaut sans doute mieux nommer maturité.

Heureusement qu’il y a Lefred-Thouron

Mercredi 22 février 2006

vu dans le Canard de cette semaine :

22 février

J’adore !

(Pensez à acheter le Canard Enchaîné)

Et mon cul, c’est du poulet ?

Mercredi 22 février 2006

Ah la sale journée ! Heure après heure, je me suis fait l’impression d’être une grosse rondelle sur deux pattes que le monde entier a pris plaisir à entuber.

Le clerc de notaire qui ne comprend rien sauf ses frais, l’avocat qui voulait attaquer tout le monde mais qui ne donne plus signe de vie, cette conne du journal qui faisait la gentille mais qui se met à vouloir grapiller sur mes indemnités de départ, la coiffeuse qui me demande de mettre mon gel moi-même (mais merde, tu voulais pas que je me sèche les cheveux, aussi ?) et là, cerise sur le clou du spectacle : après m’être cassé le cul à aller chercher de quoi dîner au Quick, pour noyer mon chagrin dans le Coca light, je me rends compte que ce petit con de caissier de mes deux a oublié les deux softy choco-caramel. Mais bon sang de bordel de Dieu : il faut aussi qu’on regarde si par hasard il n’y aurait pas un bout de pneu à la place des sandwiches, dans les emballages ?

Cette accumulation me met hors de moi. Oui, je suis plutôt du côté des gentils, je sais, ça va. Je n’aime pas me prendre la tête, vérifier, recompter, conserver, discuter le bout de gras. Mais j’ai horreur qu’on abuse de cela. Parce qu’alors, mon côté scorpion reprend le dessus, et je me vois vite envoyer à cette conne du journal des morceaux de ses gosses par bocaux, où enfoncer dans le gros derrière de cette faignasse de coiffeuse son sèche-cheveux en position turbo-brushing. Mais ensuite mon côté scorpion se heurte à plein de problèmes pratiques qui l’empêchent de réaliser pleinement ses projets. Du coup il est frustré, malheureux, et moi avec.

Bouh…

Gros titres

Mardi 21 février 2006

Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler, mais j’ai signé. Voilà. A moi la banque ! Je commence dans quelques semaines.

Oui, bien sûr, je persiste à me demander si je ne suis pas au milieu d’une longue fuite en avant vers le n’importe quoi. Moi qui rêvait d’émancipation personnelle, plus proche du rainbow milieu, avec peut-être même un peu de militantisme, je me retrouve propulsé dans un secteur encore plus fermé que mon ancien journal, qui n’est déjà pas un emblème de progressisme… Mais en même temps, j’avais envie de ça : endosser un autre rôle. Car peu à peu, je commence à comprendre que le dilettantisme est un aspect important de mon personnage. Je me balade, je visite, je pioche… J’ai fait de la philo pour voir, du journalisme pour voir, et là je vais à la banque, pour voir. Vu sous cet angle, il y a une logique. C’est déjà ça ! Alors, à dieu va…

D’ailleurs, je suis en pleine décompression journalistique, et ça fait un bien fou. Après cinq ans passés avec France info au réveil, France Info dans la salle de bain, LCI au bureau et voire encore un peu après, je me réjouis maintenant de me réveiller langoureusement avec Chérie FM, d’ignorer complètement de quoi parle LCI et de zapper en m’en fouttant éperdument ! Quel panard !

Mais ça fait tout drôle : en sortant un peu la tête de l’eau, je me rends compte à quel point les querelles médiatiques et autres petites phrases, les faits divers que je suivais pendu à la cravate du procureur, tout cela est finalement très accessoire dans la vie d’un type normal. Mais je me rends compte aussi à quel point on peut être drogué de cela. Ca fait du bien d’arrêter.

Pourtant, même si je suis bien content de ne pas être en ce moment suspendu à l’électrocardiogramme d’un énième pigeon souffreteux, je ne veux pas cracher dans la soupe. C’est un métier difficile, et ingrat, et le public se fait un plaisir de ne pas vouloir le comprendre, mais c’est le jeu !

Difficile, parce qu’avant tout, le journalisme reste un métier de production. Souvent je comparais le journaliste au boulanger. Ce dernier, quel que soit l’état de sa farine, le manque de sel, de temps, ou tout autre problème, doit pourtant réaliser sa fournée, s’il veut que la boutique tourne. Les journaux, c’est pareil. Qu’il y ait de l’actu, ou pas, du lourd, de l’accessoire, de l’important mais difficile à expliquer, il faut bien imprimer un journal, présenter un 20h, ou un flash info. Pas question de dire : «Désolé, cette information est encore trop imprécise et nous ne préférons pas en parler tout de suite» ou «cette information mériterait un développement trop long pour notre format de flash, nous préférons donc vous renvoyer vers la presse écrite» ou encore «aucun titre ne mérite une manchette aujourd’hui, donc merci d’aller directement à la page 2».

Nan, ce n’est pas possible. C’est pour cela qu’il y a quelques fois des choses un peu limite, oui, sans doute un peu critiquables. Mais il la faut cette manchette ! Même si on est au mois d’août et qu’il n’y a vraiment rien à raconter!

Alors, en conférence de rédaction, on se gratte la tête, on repasse en revue les sujets proposés, on tente de rendre les angles plus pêchus. Dis Maurice, ton histoire de canard fiévreux, ça se muscle ? Et vlan, le lendemain : Grippe aviaire : la France est-elle prête ? Ou bien : Roger, ton sondage sur Le Pen, c’est bien gentil, mais il y en a deux comme ça tous les mois. Faudrait rendre ça plus sexy. Et en milieu d’après-midi, attention, titre grave : La lepénisation des esprits menace le scrutin de 2007.

Mais comment faire autrement ? Pour beaucoup, oser dire que les journaux veulent avant tout vendre du papier est une espèce de blasphème, mais être vendu — et lu— est bien le premier objectif d’un canard.

Et même des magazines — je pensais à cela l’autre jour, en voyant Que Choisir ?— qui se veulent très sérieux et indépendants, sont obligés de muscler un peu leur manchette pour être vendus. Alors on case toujours à la Une l’encens qui empoisonne, ou un gel douche qui peut irriter les fesses de bébé. Il n’y a pas de secret : soit on dépend du fric des annonceurs, soit on dépend du fric des lecteurs, et malheureusement les lecteurs sont rarement ce qu’ils prétendent être, à savoir des humanistes bien peu intéressés par la bassesse des faits divers et au contraire passionnés d’actualité africaine ! Non, non, non !

Mais c’est un autre problème, et E. me tourne autour de cette manière très caractéristique qui veut dire grosso modo : “Oh lala, encore sur ton blog ?!”. Alors je reprendrai peut-être cette divagation complètement inachevée et à moitié relue plus tard…

Premiers baisés

Dimanche 19 février 2006

J’écris peu et moins longuement, en ce moment, car je souffre d’une espèce de fatigue visuelle qui transforme mon écran en caoutchouc blanc et mou après quelques minutes passées devant… Et oui, trente ans moins neuf mois, tout fout le camp ma bonne dame…

PBEn parlant de truc de trentenaire, justement. Cet après-midi, je suis tombé à la télé sur une rediffusion de «Premiers baisers», le premier feuilleton de l’écurie AB (qui le recycle maintenant sur sa chaîne AB1) avec Hélène, Justine, Annette et les autres. Rolala, ça ne nous rajeunit pas… Je me suis donc mis en mode “analyse critique” et j’ai tout regardé.

L’histoire, c’est que Isa (E), la peste a perdu le pin’s Batman que Jérôme (A) , le beau gosse pas bavard et petit copain de Justine (B), lui a donné. C’est Annette (C), la débile qui parle aigu et porte des grosses lunettes qui l’a retrouvé. Mais comme elle et Isa se sont disputées, Isa demande à François (D) , le classique mec-à-lunettes-mais-sympa-quand-même de le récupérer pour elle, lui promettant en échange “un vrai baiser”. A la fin, après une suite de quiproquos enchaînés avec maestria, Isa et Justine prétendent être les meilleures dans l’art du baiser, et François, pris à témoin, subit les assauts labiaux (mais non linguaux) de l’une puis de l’autre et s’évanouit de bonheur. Et après tout le monde se marre, générique.

Je ne me souvenais plus à quel point c’était consternant. Ça m’a rappelé l’enregistrement vidéo de ma propre prestation théâtrale, dans la troupe du lycée, en première : les mêmes déplacements figés, les attitudes caricaturales, la mise en scène fantomatique ! Sans parler de la vacuité absolue du texte. Mon blog, à côté, frôle le chef d’oeuvre proustien. Et dire que ce truc a fait un carton phénoménal !

N’écoutant que ma cruauté, je me suis donc précipité sur l’ordi pour savoir ce qu’avait pu devenir ces jeunes talents de l’art dramatique… Las ! Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Tout le monde semble avoir disparu dans la nature. Sauf que… En cherchant du biscuit sur le sort de Jérôme (donc le beau gosse pas bavard, petit copain de Justine pour ceux qui ne suivent pas) alias Fabien Remblier, je suis tombé sur un truc énorme : le blog de Fabien Remblier. Et ça m’a l’air de pas mal balancer. Il raconte comment il s’est retrouvé un beau jour sur le plateau de ce qui allait se transformer en phénomène national, mais aussi comment il s’en est trouvé peu à peu écarté. Et puis le mépris du milieu artistique envers eux, les hypocrisies, la grosse tête, le chouchoutage, les coucheries, et surtout les grosses ficelles de la machine de guerre AB. Il lâche des noms et tout et tout.

Une anecdote, un peu accessoire, mais que je trouve truculente. Il explique que le nom “Justine” attribué à l’héroïne de la série depuis ses premières apparitions dans “Salut les musclés” n’a pas été choisi au hasard par le grand manitou de l’écurie AB. Ce prénom est aussi celui de la Justine de Sade.

Justine, en effet, était un personnage qui découvre la vie au contact des ses « tontons », adultes attardés ne rêvant que de conquêtes multiples et ne se heurtant qu’à des nymphomanes hystériques ou des frigides.

C’est bon ça, coco !

Oui oui, je sais, premier réflexe journalistique : est-ce bien lui qui écrit ? Réponse : m’en branle !

Par contre, on apprend qu’il avait un petit début de carrière d’acteur derrière lui, ce qui l’a poussé dès le départ à jeter un regard assez critique sur tout ce qui l’entourait. Un peu de recul, quoi. Je comprends mieux maintenant l’impression que j’avais, à l’époque, de voir à l’écran un type qui n’avait manifestement pas très envie d’y être.

Aie, aie, aie, vite : mon collyre !

Dossiers en cours

Samedi 18 février 2006

1) Dans la série : «les sépultures des hommes célèbres», aujourd’hui : le tombeau de Napoléon aux Invalides.

Napo

Bon, c’est mastoque, mais sans lyrisme exacerbé. J’avais déjà vu des photos, mais elles ne donnent pas du tout l’idée de l’échelle. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à E. de poser à côté.

Maintenant il ne reste plus qu’à aller à la Basilique Saint-Denis ! Peut-être la semaine prochaine, faut voir…

2) Et dans la série : où en est l’appartement que je devais acheter avant de découvrir la veille qu’il était squatté ? Eh bien, ça avance tout doucement. Un peu trop doucement à mon goût. Alors j’ai demandé à mon avocat (c’est classe de dire “mon avocat” !) de prendre les choses en main, en poussant au cul l’agence et le propriétaire, et en négociant au passage un rabais pour le préjudice subi. Je ne sais pas ce que cela va donner, à vrai dire, je ne connais “mon avocat” que depuis hier !

Muséthon

Jeudi 16 février 2006

Attention, je n’ai qu’une parole Serment, alors ce matin c’était réveil à huit heures, douche, café, petits pains, bisous à E. et hop, dehors pour ma journée culturelle. Programme chargé : visite en enfilade des quelques expos, curiosités et autre musée que je brûlais de voir depuis longtemps. Bref de quoi faire rougir la carte de presse (oui, parce qu’avec ce bout de plastique Carte on coupe les files et on paye pas, éh éh…)

Alors direction Beaubourg. Qui ouvre à 11 heures. Merde, il y a du flottement dans l’organisation. Pas grave je fait un tour et je découvre la couverture du nouveau Têtu en dos de kiosque (oui le numéro de mars sort le 16 février, et alors ?). Alors j’achète, bêtement. Puis je feuillette en buvant un café et en me disant que je me suis fait encore avoir. D’ailleurs il faudra que j’écrive quelque chose sur ça, un de ces jours, parce que là, y’en a marre ! Bref.

Retour à Beaubourg, pour aller voir l’expo Calvin Klein Calvin ! Euh… William Klein William ! Poussez-vous les ploucs, la presse n’attend pas ! (enfin, elle a attendu quelques mois, mais aujourd’hui elle est pressée). Ah ! William Klein. Ça c’est la classe. Je ne m’étale pas, mais ce mec a du style, un vrai talent. Le film sur les lumières de Broadway est culte. Les photos de New York, Paris, Rome, Tokyo, Moscou sont fascinantes de vie et de bordel. Les clichés de mode sont décoiffants. Son travail graphique, couleurs électriques et saturées de typographies, est vraiment formidable. Un bien bon moment.

Tant que j’y suis, autant aller faire un tour à l’autre expo, Big Bang, qui propose une rétrospective thématique de l’art du XXème. Mais je ne m’attarde pas, j’enchaîne les salles. C’est un vrai plaisir, aussi, et un luxe, j’avoue, de se balader dans une expo, n’importe comment, sans suivre la liturgie, en ne se laissant appeler que par des choses qui attirent l’oeil, quitte à n’y passer que dix minutes. J’ai dû y rester un peu plus longtemps, mais mon côté réac chronique a fait son difficile. Ceci dit, je trouve que les concepts (archaïsme, sexe, guerre, subversion, mélancolie etc.) déclinés tout au long du parcours sont très justes et on a vraiment l’impression d’un panorama complet des inspirations du siècle écoulé.

Un sandwich, un petit café pour faire passer (oh ! le nouveau Zara ! juste une minute…) et hop, dans le bus vers un lieu qui aiguillonne ma curiosité depuis très longtemps : la chapelle expiatoire, dans le huitième, construite à l’endroit où les corps de Louis XVI et Marie-Antoinette ont été balancés après raccourcissement, puis exhumés sous Louis XVIII. Les restes sont partis à Saint-Denis, et ce monument a été construit à la place, à la gloire du souverain martyr. Je ne sais pas exactement ce qui m’attirait dans ce lieu. Le mystère, sans doute, car je n’avais aucune idée de ce que je pouvais y trouver.

Il faut entrer dans un square pour accéder à ce gros ensemble, assez banal, du reste. J’attends le préposé (ça n’ouvre qu’à treize heures, décidément…) qui déverrouille la grille. Avec mon chèche blanc Cheche, je me dis qu’il doit me prendre pour un ultra-royco Lys ! Et je pénètre. Il faut traverser une espèce de cloître avant d’arriver à la chapelle proprement dite. Je trouve cela plutôt moche, très massif et assez grossier, avec un symbolisme un peu primaire. La chapelle est quant à elle ultra sobre. Au centre, un autel, flanqué à droite d’une statue de Louis XVI, soutenu par un ange, et à gauche Marie-Antoinette en dévotion. C’est tout. Ça sent le salpêtre. J’aime bien cette odeur d’église et de cave, ça me rend mystique. Derrière les statues, il y a deux escaliers qui conduisent vers une crypte où un cenotaphe symbolise le lieu où l’on a exhumé les dépouilles. C’est terriblement sobre, également, mais assez touchant finalement.

Voilà, vu. En sortant, je jette un oeil sur le livre d’or. Ouh là… il y a des nostalgiques Balcon

Dernière étape prévue et non-loin : le musée Jacquemart-André. J’y allais plutôt comme un passage culturel obligé, comme on va au Louvre ou à Orsay, mais sans envie particulière. Avec même quelques craintes. Présenté comme un modèle de demeure typique du Second empire, j’y redoutais l’étalage de croûtes bourgeoises, ou les enfilades d’allégories bon ton, façon Puvis de Chavannes… La clientèle à l’entrée ne m’a pas rassuré Tartan. Un Louvre pour les bourges, ai-je pensé… Mais vaille que vaille, autant pousser l’expérience sociologique jusqu’au bout !

Et je ne regrette pas. Je dois même dire que c’était une formidable surprise. Au premier degré, il y a la curiosité de visiter un hôtel particulier de la très haute bourgeoisie, et son faste architectural qui vaut quand même son pesant de cacahouètes. C’est assez plaisant et instructif, finalement. Mais la qualité des collections réunies par Edouard André et son épouse Nélie Jacquemart est extraordinaire. Au rez-de-chaussée, Canaletto, Fragonard, Boucher… des amuse-gueules avant de découvrir la collection italienne à l’étage qui est fan-tas-ti-que. Uccello Dragon (je suis fan), Bellini et d’autres trésors du Quattrocento. Ces couleurs, ce sens de la détail, du trait, de la caricature. J’ai rarement passé autant de temps dans une salle de musée !

J’étais donc ravi. A noter : l’audio-guide offert au visiteur, qui détaille bien les oeuvres et raconte l’histoire du musée proprement dit. Très très pratique.

Voilà. Si j’avais eu le courage d’aller faire du sport Sport, c’eût été une journée exemplaire. Mais une journée exemplaire ne m’eût pas tout à fait ressemblé… Faut pas exagérer.

Kylie rocks !

Mercredi 15 février 2006

Troisième semaine sans aller bosser. Ca fait quand même bizarre… Je glande plus sérieusement que je ne l’aurais imaginé d’ailleurs. Je dors jusque onze heures, pas envie d’aller à la salle de sport, ni de me cultiver ici et là, alors que je me suis plaint cent mille fois ces dernières années de ne pas en avoir le temps. C’est débile et je dois dire que je commence un peu à m’énerver moi-même.

Demain c’est décidé : je me bouge le cul, je le jure devant la blogosphère, si je mens je vais en enfer.

On peut cependant considérer que je me cultive un peu puisque j’ai acheté hier le dvd du spectacle de Kylie Minogue Showgirl… Hum… Je ne suis pas spécialement midinette, mais j’avoue que j’ai une tendresse particulière et chochotte pour cette nana. Et depuis longtemps, car il me semble bien que j’avais le 45 tours de “I should be so lucky” à l’époque où je devais être vaguement coiffé comme Jason Donovan (mais enfin maman, tu étais complètement aveugle ou quoi ?).

Son spectacle est à son image, ludique, coloré et sexy. Je ne parle même pas des danseurs qui sont aussi magnifiques qu’ils sont peu habillés, et largement mis en avant pour faire plaisir aux 50 000 hytériques de tous sexes et poils du public (quelques photos en cliquant sur le bandeau ci-dessous).

Mais je l’aime bien justement pour ces côtés camp et sympa, c’est l’icône des pédés gentils qui aiment s’amuser, qui ne se tirent pas les cheveux et ne pourrissent pas trop les copines. Ca me va bien. En face, il y a cette vilaine Madonna qui fait rien qu’à vouloir montrer que c’est une mégastar qui ne vieillit pas et reste toujours à l’avant-garde. Alors que Kylie, elle s’en fout, elle profite et elle sourit. Quand elle montre le galbe de son derrière, c’est pour titiller, exciter le regard. Quand Madonna le fait, c’est pour rentabiliser ses années de coaching en exigeant l’admiration. Pour moi, Madonna c’est Dallas, et Kylie c’est Dynasty. Tout est dit !

Showgirl