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Archive pour mars 2006

Vomiturus ve salutat

Vendredi 31 mars 2006

Disons qu’il ne faudrait pas non plus que l’on me prenne pour un grand malade ! Moi je prends ça à la rigolade !

Je ne sais pas d’où cela m’est venu. Quand j’étais gamin, je ne peux pas dire que ça me rendait euphorique, mais comme j’y passais systématiquement sur la route des vacances, ou même de temps en temps après avoir mangé trop de chocolat, j’ai dû grandir avec l’idée que c’était le lot commun à notre condition de res extensa (j’aime bien les tournures alambiquées, voire pédantes).

Plus tard, quand j’étais ado, je me suis pris mes cuites initiatiques sans broncher, avec tout ce que cela suppose de whisky coca sur Soho orange puis alcool flambé et tout le toutim. Lecteur, je te laisse imaginer le tableau. Mais déjà en ces temps, je me souviens que je préférais souvent rester deux heures sous une table à fixer n’importe quel point lumineux, comme le marin breton ne perd pas des yeux le phare de Bénodet, plutôt que de me laisser aller aux spasmes libérateurs qui m’auraient permis pourtant, comme ils le permettaient à mes congénères, de garder le rythme jeune et festif qui seyait à notre âge (j’aime bien les phrases longues aussi).

Je ne dit pas que j’avais un contrôle parfait sur le contenu de mon estomac, notamment lors de cette soirée où j’ai pris le liquide doré d’une bouteille en verre pour du vin blanc alors qu’il s’agissait de white spirit, mais je parvenais du moins à éviter la récurrence.

En fait je n’aimais tout simplement pas cela. Je n’aimais pas cette réaction corporelle, ces spasmes incontrôlables, cette odeur, ce goût, cette impression que ça n’en finira jamais, ou encore ces réveils en pleine nuit, avec cette boule au ventre qui remonte à la gorge et dont on comprend tout de suite l’implacable issue. En plus, je suis plutôt du genre à m’étouffer à moitié entre deux spasmes, bref la grande solitude devant ma lunette maculée.

Ah oui, au fait, je parle de vomir.

Alors par la suite, j’ai peu à peu substitué à ce simple dégoût le refus pur et simple de céder. Ouh la belle névrose qui arrive ! Car comme je sais bien l’inéluctabilité d’une bonne remontée de choucroute, ce refus c’est peu à peu transformé en angoisse. L’angoisse que cela arrive.

Ceci dit, je vivais très bien avec ce petit tracas qui n’est pas si méchant que je veux bien le décrire pour amuser la galerie. Il suffit de boire un peu d’eau pétillante quand on craint d’avoir trop mangé. Et puis un jour, conversation de bureau, dans mon dos :

«Vous avez regardé Delarue hier soir ?
— ah oui, c’était sur les phobies
— ouais, trop dingue. Tu as vu la nana qui a la phobie de vomir ?
— ouais trop pas cool (j’accentue le côté dinde de la conversation de bureau, ça m’amuse)»

Et moi mine de rien, l’air détaché :
«Ah moui ? ça existe ça ?
— oui, attends, ça s’appelle euh… l’ématophobie je crois
— mais non Mireille, c’est l’émétophobie ! (les prénoms ont été changés)»

L’émétophobie ! Ça c’est du concept ! Et c’est toujours plus classe d’avoir une petite névrose que l’on transforme en phobie chic avec un nom savant. En tout cas, je n’avais jamais pensé que se pût être quelque chose de répandu. Je me suis donc renseigné, et bien sûr mon cas ne vaut pas tripette à côté de grands émétophobes champions du monde. Mais il y a effectivement des similitudes.

Moi je serais plutôt du genre émétophobe social. J’ai surtout la trouille de vomir dans des endroits publics clos ou incommodes pour s’isoler rapidement. Le métro, typiquement, ou le bus, et E. commence à savoir que lorsque je ne lui réponds plus que par des signes de tête c’est que j’entre en phase de concentration. Les salles de spectacle, également, où je m’imagine parfois devoir escalader trois rangs de bourgeoises pour aller faire ma petite affaire contre une colonne en stuc, pendant le contre-ut de la dame. Ça m’a pourri quelques représentations. Parce que, tous les émétophobes vous le diront, le problème c’est l’auto-suggestion : dès que l’on a l’impression de sentir qu’éventuellement on aurait un peu mal au ventre, on s’imagine déjà en train de rendre ses tripes sur la mamie d’en face, du coup on angoisse, et là l’inconfort arrive, avec parfois de réelles nausées.

Donc voilà comment j’aurais pu ajouter cette phobie à quelques autres que je porte en chapelet. «Que j’aurais» seulement, parce que ça ne m’amuse plus de me complaire dans ce genre de coquetteries. C’est vrai quoi, il suffit de se raisonner un peu. Les vrais émétophobes me diront certainement que si je peux dire cela, c’est que je ne suis pas réellement frappé d’émétophobie, et je leur répondrai tant mieux, car c’est exactement ce que je souhaite.

Il faut re-la-ti-vi-ser et ne-pas-fli-pper.

Chéri, on n’a plus de San Pellegrino ? ARGHHH ! 8O

Deux choses…

Jeudi 30 mars 2006

… rapidement :

1 : je trouve les pubs ipod magnifiques. Voilà. Ça m’arrache la gueule de dire ça d’une pub, parce que ça fait un peu “miam miam, regarde comme je mange bien ton marketing” et ça va un peu facilement aussi dans le sens de la branchitude organisée, mais je trouve ce bleu texturé très beau, et surtout ces silhouettes élégantes, fortes et surtout très expressives, toutes prisonnières qu’elles soient de leur contour. Et les bannières web font vraiment leur effet. Ça me donnerait presque envie de…, mais le shuffle que E. a trouvé par terre et m’a offert me comble amplement pour mon jogging du week-end.

2 : c’est assez terrifiant de voir la gueule des garçons (et des filles) à qui l’on confie une mitraillette et qu’on laisse patrouiller par trois avec leur engin entre les mains. Je tremble à chaque fois que je contemple leur regard si peu éclairé et que je les imagine devoir gérer une situation d’urgence. C’est flippant.

Le curé (et le) défroqué

Mardi 28 mars 2006

Souvent, il y a des souvenirs qui surgissent. C’est dans le bus, c’est au coin de la rue, c’est dans la file à la caisse du monop. Des trucs insignifiants, des trucs vraiment idiots. Des trucs vécus, tout simplement, qui ont laissé des impressions comme le fil de lumière marque pour toujours le bord d’une pellicule argentique. Ensuite c’est enfoui, mais imputrescible, et ça remonte à la surface à la faveur d’un mouvement quelconque au fond de l’eau. Ça n’a souvent pas grand rapport avec ce que je suis en train de faire, et ça se redéposera comme c’est venu, mais à chaque fois que cela arrive, je me dis que, quand même, nous sommes de drôles de machines.

Je me dis aussi que je pourrais en faire une rubrique, de ces souvenirs. Juste un souvenir, comme ça, un truc qui me revient. Ils suffit juste de l’attraper lorsqu’il passe, et de l’épingler dans la vitrine avant qu’il ne file à l’anglaise. C’est peut-être pas très interessant, mais qui sait ?

J’ai passé mes années de collège et de lycée dans un bahut privé. Je sais, après le tableau que j’ai pu faire de ma modeste enfance, cela peut paraître étrange. Disons simplement que la première raison à cela était médicale, et concernait mon frère aîné. Ensuite, une fois qu’il avait tracé le sillon, mes parents avaient décidé qu’il serait plus simple et plus juste que nous le suivions. D’ailleurs, (c’est peut-être propre aux bahuts privés de cambrousse), l’établissement rassemblait vraiment des gamins de tous les milieux, de la fille d’agriculteur qui ne pouvait pas payer son voyage de classe, à la pétasse virée de la Légion d’honneur et de bien d’autres bahuts jusqu’à atterrir parmi nous avec ses grands airs de Pompadour. Cette boîte était une taule, mais j’en garde plutôt de bons souvenirs, et notamment de cette mixité qui m’a permis, à moi comme à d’autres, d’être confronté aux moeurs de certains milieux dont nous ne soupçonnions même pas l’existence.

Il restait là quelques curés qui assuraient encore l’enseignement de certaines matières, selon des méthodes pédagogiques assez étranges d’ailleurs, qui laisseraient sans doute perplexes la plupart des inspecteurs d’académie. Mais bref. L’un d’entre eux enseignait le latin et le français, à coup d’interros surprises, dont la question n’était même pas de savoir quoi répondre, mais surtout de comprendre ce que nous étions censés faire. Il surveillait aussi l’internat, dont je ne faisais pas parti, mais les rumeurs sur ses coups d’oeil obliques étaient assez répandues. C’était une autre époque, on en riait.

Les curés habitaient à l’intérieur de l’établissement et vivaient parmi nous leur vie ordinaire. Un jour, après nous avoir donné de quoi nous occuper en nous dictant trente phrases en latin dont nous ne savions vraiment pas quoi faire, je le vis déballer l’exemplaire de Télé7jours qu’il venait de recevoir par abonnement. Je devais être assez amusé par la situation, ou pensif, car j’ai continué de l’observer, tout en faisant le deuil de ma moyenne en latin.

Puis tout à coup, je l’ai vu se figer devant une page. J’étais assez près de lui pour voir qu’il s’agissait de l’avant dernière. J’ai vu son oeil pétiller, son visage se détendre, ses traits s’adoucir. C’était une impression saisissante de voir un visage se transformer à ce point. Il a tendu le journal un peu plus à bout de bras, puis l’a rapproché. Encore quelques instants à scruter cette page, avant de refermer ce journal et d’en revenir à nous.

J’avais une vague idée, déjà, de ce que cette page pouvait contenir, et j’avais bien l’intention de le vérifier le soir même, puisque nous avions le privilège, nous-mêmes à la maison, d’accéder à cette brillante publication.

Dès mon retour, je me suis donc précipité pour découvrir la page mystère. Attention… Oui c’était bien cela! J’en étais sûr… Ça faisait déjà plusieurs semaines que cette pub paraissait, cette pub Sloggi, ultra-chaude pour l’époque, avec un mec aux yeux noirs, torse nu, surpris le jean à mi-cuisse dévoilant son superbe slip blanc. Et bien sûr, elle ne m’avait pas non plus échappé.

Drôles d’impressions. Celle d’avoir mené ma petite enquête avec brio, celle d’avoir percé à jour le péché honteux de ce vieux curé en blouse grise, celle d’avoir été témoin de sa concupiscence, le voyeur, presque, de son plaisir solitaire, celle aussi, plus dérangeante, de me découvrir un secret commun avec lui, moi qui contemplais ce genre de pages tout aussi furtivement et avec autant d’attirance. Ce dernier sentiment m’a rendu très amer, un peu dégouté de moi-même. Il m’a surtout poussé à refouler cette petite anecdote, alors qu’en d’autres circonstances j’aurais adoré la raconter à qui voulait l’entendre, pour en tirer un peu de gloire. Or les moqueries qui en seraient nées auraient bien sûr d’abord visé ce pauvre cureton, mais tout autant moi-même qui partageais la même silencieuse misère.

C’est le poids de ces sentiments mélangés qui a sans doute imprimé si fort ce souvenir dans ma mémoire, mais il me revient régulièrement à l’esprit lorsque mes années de collège me repassent par la tête.

Keep on wedding

Dimanche 26 mars 2006

Ah, c’est touchant quand même, un mariage de garçons… Tu es peut-être déjà au courant, lecteur, que Stephen Gately, l’un des anciens chanteurs de boyzone… (là, il est en bas, à gauche)

Boyzone

… convole désormais officiellement avec un dénommé Andy Cowles. Ils sont mariés le 19 mars dernier.

C’est bien, parce que finalement ça entre tout doucement dans les habitudes visuelles. Les mariés de Bègles, c’était vraiment freaky, Elton John, c’était encore un peu sensationnel, et puis là, c’est simplement un carnet rose comme un autre, un beau couple.

En tout cas, les mamans ont l’air content !

Wedding

(Vous aurez remarqué que la tendance est désormais à la chemise mi-ouverte. J’en regrette déjà la pizza que je viens d’avaler…)

Mady, Tidou ? Où êtes-vous ?

Samedi 25 mars 2006

Ça c’est du bon truc de trentenaire ! La bibliothèque verte ! Et j’en reprends pour vingt ans en arrière ! Et je ne peux pas m’empêcher d’ajouter aux souvenirs de Nicolas mon propre grain de sel…

Après avoir lu son post, je me suis promené moi-même sur le net, à la recherche de ces couvertures d’un autre temps qui ont traîné sur le gazon, dans ma chambre, sur les chaises et les tables de mes étés de gamin. Il y avait quelques Michel, quelques Benett, et surtout la quasi-totalité de la collection de Six compagnons, dont j’étais complètement mordu.

En fait, je les longtemps cotoyés avant même de les lire, car j’avais hérité dans ma chambre de ce fonds réunis par mes deux frères auparavant, alors que je n’en étais encore qu’à sonder toute la métaphysique des aventures de Oui-oui. Je les ai scrutés et manipulés, à la recherche de quelque chose qui me pousserait à les ouvrir. Cela n’a pas été facile. A vrai dire, je me souviens que les couvertures et les titres m’effrayaient un peu. La disparue de Montélimar dans les flammes, ce fantôme aux mains rouges, le château maudit… il n’y avait pas grand chose qui pût attirer le bambin que j’étais, conditionné à rechercher partout le petit lapin, le nounours ou le papillon qui m’aurait indiqué que cet objet était destiné à mon jeune âge.

Six Compagnons

Alors je ne sais plus comment c’est venu, ni par lequel j’ai commencé… Sans doute une période de pénurie, ou bien un début de chatouillage hormonal qui m’aurait indiqué qu’il était temps que je lise des livres de grands, quitte à n’y rien comprendre. Je ne savais pas que ces aventures se suivaient plus ou moins, car je me rappelle qu’un certain nombre d’éléments m’ont d’abord échappé. J’en ai lu un, puis deux, puis trois, et puis j’ai dévoré le reste, dans l’ordre de l’attirance que m’évoquaient les couvertures. On voyageait, avec les Six compagnons ! Dans le Sud, dans le Nord, en Afrique aussi, si je me souviens bien, à Paris, à la mer, à la montagne… Et puis à Lyon, bien sûr. Avant de m’y promener réellement, j’avais cent fois parcouru les rues de la Croix-Rousse quand j’étais môme ! On apprenait aussi comment se tournait un film, on explorait les gouffres, les centrales atomiques ! Il y avait de l’aventure, du suspens ! Et puis ce côté débrouillard, autonome, aventurier qui devait émoustiller le garçon que j’étais, un peu perdu dans sa cambrousse… Autant le dire franchement, aussi, je crois que j’étais un peu attiré par Tidou, pour son intelligence et puis par Gnafron, pour ses cheveux noirs. Mais bref..

Par la suite, j’ai relu la collection tous les étés, c’était un rite qui accompagnait les vacances, qui en soulignait le début et en annonçait la fin, comme l’apparition et la disparition des chaises de jardin sur la pelouse, ou bien l’escamotage des barbecues par les cahiers et les stylos dans les rayons des supermarchés.

Après trois ou quatre années, j’ai dû finir par m’en lasser, me hasardant par la force des choses à feuilleter les quelques Michel, réputés plus avancés, mais dont je ne garde pas beaucoup de traces, sinon qu’ils étaient très épais et un peu trop subtils pour mon âge. Je me suis rabattu ensuite sur les Benett et Mortimer, à l’humour très anglais, dont je garde en revanche le souvenir d’énormes poilades au fond de mon lit…

Mais j’en avais fini du fonds fraternel. J’ai bien tenté de me procurer quelques nouvelles aventures des Six compagnons, qui n’étaient plus signées que “D’après” Paul-Jacques Bonzon, et qui avait dû être écrites après qu’il ait passé le flambeau. Les illustrations n’étaient plus les mêmes, l’écriture se voulait manifestement plus moderne, et finalement le charme n’opérait plus. J’ai alors préféré conserver le souvenir de ces étés perdus, en bichonnant mes volumes sur ma plus belle étagère.

Aujourd’hui, ils doivent s’empoussiérer au grenier de la maison familiale. Bêtement, j’aimerais me dire que mes neveux les liront un jour, mais je crains que ces bouquins soient aujourd’hui outrageusement démodés. Pourtant, en revoyant ces couvertures vingt ans après, je ressens encore la magie de ces aventures.

Comme un camion !

Jeudi 23 mars 2006

Miam ! Il est arrivé hier, mais je n’ai eu le temps de faire le tour du propriétaire qu’aujourd’hui… De quoi ça ? Mais de ce charmant petit ordinateur portable, laqué noir comme une carrosserie du salon de l’auto, large comme un tableau de bord, avec moumoutte en alcantara pour poser ses petits poignets… Et ouais ! En tapant ce post, j’ai l’impression de conduire une alfa romeo !

Ordi

Il faut dire que j’ai reçu la semaine dernière mon solde de tout compte, pour mon ancien boulot, à l’époque où je me morfondais à longueur de journée sur la connerie des petits chefs. Finalement je m’en sors pas mal, et le nombre de zéros valait bien un mois de janvier entièrement ressenti comme une seule et longue journée de 250 heures de stress. Alors, comme je me l’étais promis, mon premier petit cadeau fut ce portable, qui me permet de faire ma Carrie Bradshaw en tapotant sur ma petite table mes palpitantes conneries, devant la vapeur de ma tasse de tisane…

Puisque ce caprice m’amène à évoquer un peu le boulot, j’en profite pour dire que je suis pour l’instant ultra content d’avoir fait le choix que j’ai fait. Ce n’est pas tant lié à la consistance de mon nouveau taf, car il est un peu tôt pour juger. Il s’agit plutôt de la bouffée d’air frais qu’il me procure : nouveaux lieux, nouveaux collègues, nouvelles façons de faire, nouveaux rites : quel plaisir pour quelqu’un qui comme moi redoute l’ennui comme la peste bubonique. L’impression de reconstruire quelque chose, d’avoir tout à prouver à nouveau, de se mettre un peu en danger, c’est une seconde jeunesse. Tout cela ajouté au plaisir d’avoir fait cracher un bon gros paquet de fric à ces enflures qui sans doute m’imaginaient devoir traverser le désert pendant de longs mois, et je dois dire que je me sens plutôt bien.

Assez bien d’ailleurs pour pouffer débonnairement à chacune des milliards d’erreurs de frappe et de manips foireuses que ce #@!*# de clavier de portable me fait faire !

Y’a-t-il un pilote…

Lundi 20 mars 2006

Les conditions atmosphériques étaient favorables. L’équipage était réduit, autour d’un café, après le déjeuner. Moins impressionnant. Et puis, peu à peu, la piste est apparue, de plus en plus distincte. J’allais devoir effectuer la manoeuvre, ce n’était plus possible de reculer. Je me raidis un peu, et puis je me détends. Je suis toujours plus détendu face à l’inéluctable. C’est l’incertitude qui me crispe.

Les phrases de contrôle et d’approche se succèdent. «Alors moi ma fille ceci, alors moi mon mariage cela, alors un couple d’amis qui vient de se séparer, oh lala c’est dur pour les enfants»… Et moi, mais oui mais oui, et moi merci merci, comme disait Barbara.

La piste est maintenant devant moi. Dans toute sa longueur, vent favorable. Il ne reste plus que l’autorisation de la tour de contrôle. On tourne encore un peu, aiguillage aérien oblige.

Les messages de routine se taisent. Je suis dans l’axe, ça va être à moi, je le sens. Je contrôle les pneumatiques. Oui, il me semble qu’ils sont bien gonflés à bloc. Ils ne devraient pas lâcher.

Une voix féminine rompt le silence. «Et toi, dis nous un peu ? Tu es du genre à avoir une fille dans chaque port ?»

Ça y est, la tour a donné le signal. C’est le moment de mobiliser mes forces. J’augmente les gaz en riant bruyamment, pour bien sentir que je maîtrise l’appareil. Attention, la piste n’est plus qu’à quelques mètres. L’équipage retient son souffle.

Contact. «Non, pas vraiment, j’habite avec un charmant garçon depuis deux ans et demi».

L’équipage ne fait plus un bruit. Anxiété dans le cockpit. On ne peut plus reculer. Le freinage semble durer de longues minutes. En réalité, il a dû durer une seconde. C’est là qu’il faut tenir, ne pas lâcher le manche.

«Et vous êtes pacsés ? Ah oui parce que j’ai lu l’autre jour que le Pacs…»

Atterrissage réussi.

Et je ne vais pas me gêner pour m’en vanter !

Dimanche 19 mars 2006

Alors, après une étude très poussée, digne de parution dans une revue scientifique, recoupant diverses remarques de chauffeurs de taxi et d’autres quidams, de potes et d’impressions personnelles totalement objectives, il ressort que l’on peut affirmer que E. ressemble à une espèce de mélange entre (dans l’ordre du plus grand nombre de remarques constatées) :

Jean Dujardin Michalak Stefano Accorsi

Bon, le dernier, Accorsi, il n’y a que moi qui le dit, mais quand même.

Eh ouais !

Italia mia (fin)

Vendredi 17 mars 2006


Calcio
Lu dans un petit bouquin intéressant, que l’on m’a offert (mon goût pour l’Italie est une aubaine pour tout ceux qui ont un cadeau à me faire) :

«Il y a donc dans les clichés et dans les pulsions qui commandent le rapport à l’Italie, quelque chose qui dépasse le conjoncturel, et qui tient autant, sinon plus, au sujet regardant qu’à l’objet regardé. On peut hasarder l’hypothèse qu’il existe en France (et en Europe), un «désir d’Italie», contradictoire, mais profond. Tout se passe comme si l’Italie accomplissait pour les imaginaires étrangers une sorte de fonction universelle, en étant le lieu rêvé du «principe de plaisir», du défoulement, du relâchement des normes, l’autre visage en somme du «principe de réalité» et de l’éthique du labeur. L’Italie, dans cette hypothèse, offre aux pays d’ordre et d’autorité d’Europe du Nord la réalisation d’un besoin fondamental de désordre et de désobéissance, sans laquelle il n’y a pas d’équilibre vital (c’est du moins ce que soutiennent les psychologues). Il y aurait ainsi, dans cette Italie «désirée», l’antidote idéal aux lois rigides du productivisme nordique : et ce, indépendamment, ou en tout cas au-delà, de ce qu’est en réalité la Péninsule.»
Marcelle Padovani, L’Italie des Italiens, Seuil

Il y a bien de cela, je crois. Et que ce désir d’Italie soit indépendant de ce qu’est en réalité la Péninsule, tu m’étonnes !

Il faudrait que j’achève cette petit saga, qui commença avec mon imagination enfantine, et finit sur ses cendres. Mais je suis un peu coincé, à présent. Lorsqu’il s’agissait de décrire ces quelques fuites imaginaires de l’autre côté des Alpes, ma mythologie personnelle concernant ce pays, c’était facile, car subjectif. A présent, si je voulais poursuivre le récit, il me faudrait tout naturellement parler de la réalité que j’ai trouvée là-bas, au cours des quelques voyages qui ont suivi le premier. Et là, ça devient plus rigoureux, je ne voudrais pas enfiler des poncifs, comme “oh la la, ils conduisent n’importe comment” ou “c’est vrai qu’ils ont de bonnes pizzas”.

Si je voulais rester dans le domaine du subjectif, il faudrait seulement que je dise à quel point ce pays ne correspondait effectivement pas à l’image que je m’en faisais. Comment dire ? Moins glamour, moins esthète. Beaucoup plus grave, d’ailleurs, malgré les grands gestes et les rires forts. Malgré la si vantée dolce vita, il y règne un sentiment d’infortune, dans tous les sens du terme. Et forcément plus d’inquiétude qu’il n’y paraît. Mais toujours cette nonchalance, désordonnée et drôle. Drôle de cet humour si particulier, si sonore et si tendre, à l’arrêt du bus qui n’arrive pas, devant le gardien du musée qui est parti on ne sait où, devant l’usine qui ferme ou la mort qui rode. Et toutes ces mises en scène se jouent sous le projecteur-poursuite du soleil qui n’appartient qu’à ce pays, et qui fait resplendir jusqu’à la dernière pierre.

Enfin, dois-je le dire, je n’y ai jamais vraiment croisé le bataillon sacré d’apollons aux dents blanches que je me figurais y trouver…

Mais peu importe. Ce pays était si différent, au final, que la découverte de cette réalité a renouvelé, je crois, ma curiosité, en la débarrassant de ses présupposés imaginaires. Je l’ai accepté et je continue de m’évader en gardant un oeil sur ce qui se passe là-bas. Lorsque les débats français m’épuisent d’être rabâchés, je lis le Corriere pour savoir de quoi on parle à Rome ou à Naples. Lorsque TF1 me désespère, je regarde la Rai Uno pour l’être davantage. Quand j’ai envie de connaître d’autres épisodes de l’Histoire, je lorgne au-dessus des Alpes. Et quand vient l’été, j’essaie de les franchir pour de bon.

Si j’y avais eu la moindre de mes origines, j’aurais pu dire que l’Italie était un second pays. Mais ce n’est pas vraiment cela. De tout ce que j’ai dit, il ressort autre chose : l’Italie devenue pour moi un pays en plus.

Grignotages

Mercredi 15 mars 2006

Oh la la, je suis complétement lessivé ! Ça ne rigole pas, ce nouveau boulot ! Après une semaine de relative glande, j’ai dû passer depuis lundi la vitesse supérieure et je suis sur les rotules… Dommage, j’avais prévu plusieurs petits réflexions sur tout et rien, mais je n’arriverai pas à les développer, je parviens à peine à me relire…

Alors, en télégraphique, j’ai lu cet après-midi sur le site du Monde que les raëliens avaient nommé Michel Onfray “prêtre honoraire” de leur mouvement. Je n’arrive plus à retrouver l’article, mais la nouvelle se retrouve ici et là sur le net. Onfray s’étrangle, mais je trouve cela rigolo : en gros, cela illustre avec humour ma façon de penser : à prêcheurs, prêcheur et demi.

J’ai lu aussi un truc sur free, qui parlait de son fondateur, Xavier Ni*el en photo ici. Cela me donnait envie de vous parler de l’échange épique de mails que j’eus naguère avec lui, dont la grossièreté m’a vite fait comprendre pourquoi le service clientèle de cette boîte était aussi détestable : il n’y a pas de raison que les soldats fassent plus de zèle que le général. Mais j’en reparlerai.

Non, non, vraiment, je n’ai le courage de parler de rien. Ah si, pour finir quand même sur une rainbow note, je pourrais évoquer le charmant Jason Beitel. Son nom ne te dit rien, lecteur ? Pour situer rapidement, c’est le type qui prend sa douche en slip Galiano sur écran géant devant 50 000 personnes, sur la scène du concert de Kylie Minogue.

Rappel pour mémoire (je rends cliquable vers la vidéo, mais c’est très lent) :

Jason

Il semblerait bien que le jeune homme fasse partie de la boutique, si j’en juge l’interview parue ici. Et alors ? me diras-tu. Ben, rien, seulement j’aime bien savoir quand un beau mec est une copine, je me réjouis encore plus de ressentir des zigouigouis en le regardant. C’est un peu bizarre comme sentiment, mais devant un bel hétéro, je ne peux pas m’empêcher de jouer l’indifférent, genre “si tu crois que tu peux me plaire” (qui a dit pimbèche ?). Alors que là, je baisse volontiers ma garde. Question de vécu, peut-être.

Je vais me renseigner sur le reste du band :-).