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Archive pour mai 2006

Mme Tussaud’s Joystick

Mercredi 31 mai 2006

Bof, au point où j’en suis… En plus ça colle très bien avec le post trois cases plus bas… Et puis si ça peut servir…
Alors, de mémoire :

Matériel :
Des bougies, blanches, de couleurs, des restes de bougies d’anniversaires (spécial pensée pour Matoo) etc.
Une boîte de conserve vide
Le tube en carton d’un rouleau de sopalin
Un élastique
Une feuille de sopalin
Un verre à orangeade
Du papier d’aluminium
Un couteau
Un chalumeau à gaz

Cuisson :
30 mn

Séchage :
une nuit

Comment faire ?
Placer la boîte de conserve vide (ou une casserole, mais pas pratique à expliquer à maman après) sur le gaz ou sur une lampe à alcool tirée de la boîte de petit chimiste offerte quelques années avant pour Noël. Attention, certaines boîtes de conserve ont un revêtement intérieur en plastique, qui enfume la maison et nuit à la qualité du produit et à la discrétion de la préparation.

Rompre les bougies en morceaux et les déposer au fond du récipient. Laisser chauffer très très doucement, pour ne pas faire bouillir le fond de cire liquide. On peut utiliser un chalumeau à gaz pour accélérer au-dessus la fonte de la cire. Lorsque tout est bien fondu, enlever les morceaux de mèche et autres impuretés visibles, et bien mélanger si plusieurs types de bougies ont été utilisés. Attention à ne pas trop faire chauffer la cire, qui devient alors instable comme de l’huile bouillante et peut prendre feu (et là, avec la fumée, c’est complètement foutu pour la discrétion (vécu)).

Pendant ce temps, boucher une extrémité du tube en carton en la couvrant avec du papier d’aluminium. Maintenir très fermement avec un élastique, pour que ce soit bien étanche. Mettre de l’eau fraîche au fond du verre, plonger l’extrémité bouchée du tube dans l’eau. Faire un cône très haut avec la feuille de sopalin et la placer à l’entrée du tube, pour servir de filtre.

Etape délicate : verser la cire chaude sur le sopalin, et remplir le tube. L’eau au fond du verre devrait refroidir assez vite la cire pour faire un bouchon solide. Mais si elle est trop chaude, elle peut faire péter l’élastique, et là je ne vous raconte pas l’état du plan de travail (vécu aussi).

Il faut remplir assez haut le tube, car en refroidissant et en se rétractant, la cire ne va laisser sur le haut qu’une épaisseur collée au carton, et du vide au milieu.

Le lendemain, arracher le carton (normalement ça vient tout seul). Ensuite arrive l’opération de taillage. Il faut d’abord couper la partie qui n’est pas très pleine et qui est friable. Puis il faut lisser la surface que le carton a laissé rugueuse, et tailler selon ses convenances. On peut s’essayer à des choses réalistes, ou plus stylisées. Enfin on repasse à la flamme du chalumeau pour adoucir la texture.

Et voilà ! Après on fait ce qu’on veut avec, mais bon, c’était a priori pas fait pour étaler la pâte à tarte…

And now for something completly different…

Lundi 29 mai 2006

Oh la la, je me demande si je n’ai pas un peu plombé l’ambiance avec mon dernier post… :???:

Du coup, bêtement, je n’ai pas su sur quoi rebondir ce week-end. J’ai essayé de faire fonctionner un lecteur de vidéo flv pour passer des images rigolotes, mais je n’ai pas réussi. Alors j’aurais bien voulu trouver un bon sujet de transition, c’est-à-dire pas trop sérieux, mais sans tomber tout de suite dans les futilités, comme poster des images de mecs en slip sous de faux prétextes ou raconter le jour où quand j’étais ado j’ai fabriqué un des godes en faisant fondre des bougies et en me servant de rouleaux vides de sopalin comme moules ( :shock: je l’ai dit ? Nan!? Je l’ai pas dit ?).

Bien qu’après tout, c’est peut-être ces transitions un peu abruptes qui sont les plus boguesques, non ?

Tableau de famille

Vendredi 26 mai 2006

Pendant que j’écris mes conneries, la vie abandonne des corps. J’ai appris hier la mort d’une vieille cousine de ma mère. A 76 ans, ce n’est pas une injustice, mais elle emporte avec elle encore un peu de ce sentiment de pérennité que je voudrais tant pouvoir maintenir sur les souvenirs de ma première vie, de mon enfance là-bas. Dans les tableaux de cette vie figurait cette vieille cousine.

Je n’ai jamais sauté sur ses genoux, toutes les phrases que nous avons échangées ne rempliraient pas un fascicule, mais elle était là. A chaque baptême, à chaque communion, à chaque mariage, au Nouvel an, ou de temps en temps à Noël. Avec le reste de la famille. Elle a fait partie de ces géants dont j’étudiais le comportement de loin, ou entre les jambes desquels je courrais. Elle était là. Plus tard je me souviens avoir été impressionné par son talent pour la conversation. Elle savait déceler les sentiers franchissables, les passerelles délicates, les chemins convenus ou les raccourcis surprenants qui lui permettait de mener une discussion plaisante avec n’importe qui, même avec le sauvage que j’étais ou ma mère dont je tiens cette réserve et pour qui, au passage, elle avait une grand affection. Elle était là. Elle était sur la gravure de mes premières années.

Alors, par la suite, lorsque j’ai quitté le bercail, demander de temps en temps de ses nouvelles à mère, au téléphone, était une occasion de faire revivre ces années. De m’assurer que tout fonctionnait bien comme avant, comme dans mes souvenirs. Que rien ne change.

Mais non, car les gens meurent. La gravure s’efface, ses personnages foutent le camp, et ça me colle un sacré bourdon.

Il y a quelques semaines, une de mes tantes s’éteignaient déjà, dans toute la douceur de son âge. J’ai bien fait d’acheter des petits cartons de condoléances, tiens. Pas une mort violente et prématurée, comme son frère, mon père. Juste la vieillesse. Le corps usé qui se grippe, et expire en quelques jours soixante-quinze années de vie et d’humeurs. L’indignation qui souvent soulage n’a pas lieu d’être lorsque tout se passe ainsi. Il ne reste que la résignation. Parler désormais d’elle au passé, comme tant d’autres, avec le pathétique désir de garder pour toujours les quelques souvenirs qu’il me reste. Sa voix aigue, ses yeux bleus, les savonnettes en forme de lion qu’elle m’avait offert en étrennes, sa cuisine tout en formica blanc, qui sentait le café.

Ce début d’hécatombe qui s’abat sur ceux qui ont peuplé mon enfance n’a pas d’autre nom que celui de la vieillesse. Depuis longtemps les plus anciens sont partis, et sans eux la vie a suivi son cours. Mais à présent ces premières morts plus intimes signalent que le bout du tapis roulant approche pour tous ceux qui furent autour de moi simplement des adultes quand j’étais un enfant.

Le jour où j’ai perdu mon père, j’ai réalisé à quel point la condition d’orphelin survient brutalement : du jour au lendemain, on l’est déjà à moitié. Et il ne reste plus qu’une étape. Alors tout repose alors sur celui qui reste. Tout, c’est juste un visage que l’on peut encore voir s’animer, lorsqu’on regarde du côté de sa naissance. Un regard qui contient tout le témoignage de ce que l’on a été. Après, il n’y a plus grand-chose à contempler de ce côté-là, l’horizon s’est lissé, et il vaut mieux regarder devant soi.

Alors, au cours de cette longue procession, qui voit un par un tomber les personnages qui ont caressé mon front, je sais qu’un jour se présentera ma mère qui chancellera comme les autres, s’effraiera peut-être le temps d’un souffle devant l’horreur du gouffre, avant que tout se dérobe et que ce soit fini. Et je serai vraiment orphelin. Et je regarderai devant. En attendant, la vie continue. Il faut bien des vivants pour enterrer les morts !

PS2 : il faut que j’arrête de lire Chateaubriand…

Pourquoi ? Oui, pourquoi ?

Mercredi 24 mai 2006

Depuis que j’occupe sur le net mes petits mégabits à moi, j’ai eu plusieurs fois l’immense plaisir de recevoir de la part de quelques astres de la pédégalaxie des invitations à boire un petit verre, comme ça, pour faire connaissance. Je dois dire que j’en ai été à chaque fois flatté et heureux, midinette que je suis. Mais à chaque fois j’ai décliné ces propositions séduisantes.

Juste parce que je voudrais encore n’être personne pour personne. Juste pour savourer encore le petit plaisir de l’anonymat.

Ceci posé, je réalisais l’autre jour que cet anonymat n’avait pas grand chose à couvrir. Honnêtement, je ne révèle pas des secrets d’Etat, je ne suis pas membre du cabinet du PM ou du PR, je ne narre pas des expériences sexuelles illégales. Alors, pourquoi ne vouloir être qu’un imprononçable pseudo ?

Je suis donc en train de chercher ce que je pourrais raconter qui me foutrait tellement la honte que je serais super content que personne ne me connaisse vraiment ! :cool:

ДИМА БИЛАН

Mardi 23 mai 2006

Ah ben d’accord ! Relisant mes notes et la mention de mon goût pour le jeune russe de la dernière édition de l’Eurovision, je me disais que ce pourrait être là un sujet à creuser, et qu’au moins la publication de son petit minoi remplirait mon quota mensuel de chair masculine en vitrine.

Je m’apprêtais donc à mener une longue et fastidieuse enquête pour retrouver la trace de l’éphèbe de la Moscova, probablement tiré du caniveau comme notre Virginie Pouchain nationale, caniveau dans lequel sa seconde place n’aura pas suffi à le tirer définitivement des ondes poisseuses.

Mais pas du tout ! Les doigts dans le nez ! Rien que sur le seul site de l’Eurovision nous découvrons déjà une petite biographie qui nous révèle la carrière tubesque et bien entamée du petit Timberlake de l’Oural!

Et comble du comble, il suffit de chercher un tout petit peu plus sur le net pour découvrir des pages entières de photos du jeune Dima Bilan (le titre du post, enfin je crois) dans toutes les positions et sans trop de pudeur ! Ah ben la Pouchain pouvait bien tenter de geindre tout son malheur avec sa meilleure intention, elle avait affaire à de vrais professionnels de l’esbrouffe ! Un peu comme Paris face à Londres pour les Jeux 2012 !

Vraiment pas marrante, cette enquête. En plus il n’est pas si mignon que cela. Et si je mets des photos, c’est juste pour ne pas avoir l’impression d’avoir perdu mon temps… et en profiter pour tester mes nouvelles stats…

Cliquez Cliquez Cliquez Cliquez

OSS 2105

Lundi 22 mai 2006

Dans la série : “Mon avis mille ans après tout le monde”, j’ai le grand plaisir d’annoncer que je suis allé voir hier, avec E., “OSS 117″.

Mais si, vous vous souvenez ? ce film avec Dujardin ! Mais non, il n’est pas mort Dujardin ! Merde ! Ce n’est quand même pas sorti depuis si longtemps !

Pour tout dire, nous avons encore failli être chocolat (j’aime bien cette expression), car la guichetière du Pathé Wepler a de nouveau hurlé son sinistre “OSS 117 complet !” alors que nous étions encore au milieu de la file. Comme quoi, nous n’étions pas les derniers à vouloir le voir. J’eus tout de même vaguement la sensation d’un déjà-vu. Passée notre stupeur, nous avons hésité à prendre des places pour le Volver d’Almodovar, mais l’idée de voir un film sans doute génial et, qui plus est, moins d’une semaine après sa sortie nous a paru en complète contradiction avec nos personnalités.

Nous avons donc décidé de prendre des places pour la prochaine séance d’OSS, nous flattant mutuellement d’être aussi malins et prévoyants.
Las ! La possession anticipée de nos billets nous a rendu flâneurs, et tels des princes gagnant leur terre conquise, nous avons rejoint la salle en revendiquant un retard aristocratique, alors que les plèbeiens se plaisaient à occuper tous les sièges avec leurs culs tourbeux. Résultat : nous avons dû nous contenter de ces places maudites, au premier rang, au pied de l’écran, là où les images déformées donnent l’impression d’avoir gobé un buvard, où l’effet stomboscopique des plans enchaînés donne envie de vomir, et où le son est… fort. Nous sommes vraiment les deux comiques du Wepler.

Passons. Et le film alors ? Et bien moi, j’ai trouvé ça super bien. Une fois que mes rétines et mes oreilles se sont résignées à leur triste sort, je n’ai plus vu le temps passer. D’ailleurs, c’est peut-être, en partie, parce que j’avais quasiment le nez sur les images. Car elles étaient super belles ces images, vraiment chiadées. Enfin, comme je le dis à chaque fois, je suis loin d’être un spécialiste. L’ambiance années 50, bien sûr, est très réussie, comme le bleu foncé éléctrique du costard de Dujardin. Mais d’autres choses également. J’ai trouvé la lumière de la course poursuite nocturne très belle.

Quant à l’histoire, je veux bien admettre qu’elle n’est pas très consistante, et moi-même, d’ailleurs, je me suis contenté d’en retenir uniquement le stict nécessaire. Pour tout dire, je n’ai eu d’yeux que pour Dujardin, qui raconte une histoire à lui seul. Le nez sur l’écran, j’ai suivi ses mouvements de fossettes, ses froncements de sourcils, ses moues, ses mimiques caricaturées d’espion de BD, et c’était vraiment impressionnant de drôlerie. Il est beau, ça ne gâche rien, mais il dégage une vraie dérision qui fonctionne à merveille. Un peu comme les histoire de Gotlib, tiens, un peu surannées également, et dans lesquelles les traits très soignés des personnages n’enlèvent rien à leur grotesque. En fait, Dujardin pourrait jouer du Gotlib. C’est bon ça, coco. Du coup, je me distrayais largement de ce spectacle dans le spectacle entre deux gags de bonne facture, un petit feu d’artifice et hop ! Générique.

Enfin voilà, j’ai passé un super bon moment. Et dans six mois, mon avis sur Volver !

Eurovu

Dimanche 21 mai 2006

E. et moi, nous avons regardé hier l’Eurovision, contrairement, semble-t-il, à Ricroël, à moins qu’il ait pu trouver une télé à la dernière minute :-) ?

Ce n’est pas que nous soyons ultra-fans, mais une torpeur bien installée nous a peu à peu vautré devant la télé au moment propice, et après quelques résistances morales, nous avons succombé. Il faut dire que le show était co-présenté par le magnifiquissime Sakis Rouvas et ses chemises échancrées, ce qui a joué sur la balance…

Mais bon : rien ne ressemble plus à une Eurovision qu’une autre Eurovision, tout de même. Cette année, c’était en plus Drucker qui se collait aux commentaires, consensuel à souhait, accompagné d’un jeune couillon qui se faisait moucher régulièrement par son aîné dès qu’il tentait d’exploiter son créneau générationnel de l’impertinence.

Il y a juste deux morceaux qui ont détonné : la Française, qui fut la seule à proposer, oserais-je dire miauler, un truc aussi long et aussi chiant, sans le petit refrain ou la petite chorégraphie qui vont bien. Et le fait que cette chanson était écrite par Corneille ne me semblait pas être un argument très percutant pour le téléspectateur maltais ou danois. Je crois avoir lu l’année dernière que la France ne faisait rien pour gagner l’Eurovision, car finalement gagner revient à organiser l’édition suivante et que cela coûte très cher pour un show qui ne fait pas le moindre audimat. Mais entre ne pas vouloir gagner et mettre en place une véritable stratégie de l’échec, il y aurait quand même quelques pistes à exploiter, non ?

L’autre morceau qui a contrasté fut bien sûr celui des Finlandais. Effectivement c’était assez rigolo de voir un remix pseudo sataniste d’un titre à la Europe interprété par des squeletors, mais c’était quand même plutôt lourdaud. Alors en les voyant gagner, on s’est dit E. et moi que l’Eurovision était en train de se barrer en vrille. Adieu Marie Myriam et France Gall ! Sakis et sa copine avaient l’air un peu consterné, m’a-t-il semblé. Quant à Drucker et à son comparse, qui visiblement présentaient cette soirée pour rendre service, peu importait le gagnant, ça ou autre chose, ils avaient surtout l’air de vouloir aller ce coucher…

Lordi

Rien de très folichon, donc. Enfin ce qui est rigolo, c’est de voir l’aspect un peu décalé qu’a pris le site officiel de la soirée grâce à ses sympathiques Finlandais !

Add. : toute la pédéblogosphère a tapoté son petit compte rendu aujourd’hui, c’est rigolo ! Matoo en plus de ses coups de griffes et de ses pattes de velours toutes félines, propose un tour d’horizon

Post avec des gros mots et des tracas insignifiants mais chiants quand même

Samedi 20 mai 2006

Cassent les couilles chez Free, merde ! Evidemment, c’est gratuit, il n’y a pas de pub et tout et tout, et forcément on a l’air un peu ingrat de faire la fine bouche, mais rien à foutre : ils font chier quand même avec leur bases Mysql qui sont à peu près aussi rapides et efficaces que le Clemenceau. Déjà ça fait presque un mois qu’il faut que je m’y reprenne à cinq fois pour que la publication de mes posts n’aboutissent pas à des erreurs “Délai dépassé”, et depuis quinze jours je n’ai plus accès à mes stats. “La belle affaire ?” qui a dit : “La belle affaire ?”, si si j’ai entendu ! Ben oui, je dis toujours que je me fous des stats, mais j’aimais encore bien savoir qu’on tombait chez moi en tapant “Evelyne Dhéliat nue”ou “Béatrice Schonberg salope” (si si, je jure que c’est vrai !).

Et comme je suis du genre destruction quand ça fait chier (très scorpion comme comportement), j’ai supprimé plein de trucs sur la base en criant : Mourrez pourritures de saloperies de tables communistes ! (ça c’est pas vrai mais c’est pour donner du relief au récit). C’est débile, car il y a bien moins de chance que ça marche, mais au moins cela soulage. L’écume aux lèvres, je me résouds à réinstaller mon outil de stats (phpmyvisites, mise à part tout ce que je vais dire, c’est vraiment bien) sauf que je m’aperçois en voulant télécharger le bordel qu’il a un peu évolué depuis ma première installation. Plus gros, plus lourd, j’ai pas l’audience du Monde non plus, ce que je veux ce sont les visites, les pages vues et les googleries : m’en branle d’avoir un graphique sur les heures de consultation par continent. Donc je tente de retrouver sur le net la même version que celle que j’avais précédemment, ne serait-ce que pour ne pas avoir à retaguer mes pages, tout en ignorant d’ailleurs de quelle version il pouvait bien s’agir. Après de multiples tentatives à la con, je me résouds quand même à installer la dernière, histoire de ne pas sauter à la gorge de E. qui tente de me donner des conseils.

Voilà comment je me retrouve devant un outil de stats qui ressemble à un tableau de bord d’A380, avec 15 graphiques par pages, et la peur au ventre que les bases de Free me lâchent à chaque fois que je clique (donc je clique doucement). Et voilà également comment j’ai déjà bien pourri la moitié de mon samedi. Et voilà comment je ponds un post à la con, mais j’avais prévenu !

La rose et le réséda

Mercredi 17 mai 2006

Ouh ! Mais il est vrai que ce n’est qu’une petite flamme, un blog. Et pour peu qu’on se passe de l’entretenir, on la voit tout de suite vaciller, s’amenuiser et menacer de disparaître dans un dernier trait de fumée.

Il va falloir passer à des briciole plus consistantes…

Juste en passant : aujourd’hui, journée contre l’homophobie. Pour donner une idée du sujet, je trouve que le post de Ron vaut bien tous les articles de Libé… Ça me déglingue absolument…

En parlant de journaux, pour faire une mauvaise transition, j’ai revu des anciens collègues de mon canard d’avant. C’est rageant, j’ai entendu quelques histoires savoureuses au sujet des grands gourous de la déontologie journalistique et de leurs rapports très déontologiques avec les annonceurs. Et je ne peux pas les raconter. Dommage, car on parle toujours plus de la connivence entre journalistes et hommes politiques, parce que finalement, ce n’est très dangereux pour personne, mais beaucoup moins des petits caprices des annonceurs. Ce serait pourtant plus croustillant, car dans ces situations, ce sont souvent les directeurs et autres hauts gradés des rédacs qui sont mouillés, et leurs petites soumissions sont parfois impressionnantes. Mais niet popov, pas possible.

Changer de métier, c’est comme les voyages, ça ouvre l’esprit. Ça permet de prendre du recul par rapport au milieu dans lequel on a baigné pendant des années tout naturellement comme s’il n’y avait pas d’autre milieu. Et l’on fait des découvertes. Moi, par exemple, j’en suis arrivé récemment à d’étonnantes réflexions au sujet de ma situation, que je partageais justement avec mes anciens collègues.

Souvent, ceux qui se dirigent vers le journalisme sont des gens qui comme moi, ont un fond littéraire et sont passés par la fac de lettres ou d’autres lieux assez marqués idéologiquement. Des lieux où l’on se plaît à frémir devant tout ce qui peut avoir un rapport avec une activité commerciale ou financière. Dans ces conditions, et sachant que les concours d’enseignement sont sursaturés, le journalisme apparaît comme un minuscule Israël, si j’ose dire, un petit iceberg de survie, et ceux qui l’atteignent s’estiment de vrais miraculés. En tout cas, c’était exactement mon cas. Et je me suis dit souvent que j’avais la chance de ne pas vendre des yaourts, de faire des analyses d’impact ou les autres choses du genre que subissent les communs des mortels. Des préjugés, quoi.

Or, maintenant que je suis allé voir ce qui se passe ailleurs, j’enrobe un peu mes jugements. D’une part, je me rends compte que même ceux qui ne sont pas journalistes sont aussi des êtres humains. Que ces gens qui bossent sur des opérations commerciales n’ont pas les doigts crochus, ont aussi des raisonnements sensés sur les événements de tous les jours, et ne sont pas tous forcément des caricatures de droite.

C’est dire d’où je partais… Et par ailleurs, je révise aussi mon opinion sur ce havre qu’est le journalisme, sensé être étanche aux histoires de rentabilité. Car finalement, pour se préserver de ce capitalisme qui tâche les doigts, combien sont ceux qui se précipitent devant les portes des journaux, combien sont ceux qui acceptent de travailler six mois gratuitement, de vivre une vie entière payé à la pige, virable en deux temps trois mouvements. Combien sont ceux qui se heurtent et acceptent de véritables tyrannies de réd-chefs devenus divas après trois passages à la télé ? Combien de semaines de travail, de nuits de travail, de week-ends de travail pour rien, juste au nom de l’info et de ses totems ? Combien de rivalités et de coups bas supportés et même tus pour le prestige du titre et la suite de sa carrière ? En d’autres termes, pour échapper à des métiers considérés comme infâmes, combien de jeunes gens se livrent corps et âme à ce métier un peu paillette dans son mythe mais si dur dans sa réalité, et acceptent des choses que bien d’autres, de l’autre côté de la barrière n’accepteraient jamais?

Voilà ce que je me disais l’autre jour, en pensant également que cette idée ne me serait jamais venue en tête si je n’avais pas changé de taf. Ceci dit, je ne cherche pas du tout à enfoncer ce métier, qui reste vraiment passionnant lorsque l’on est un peu curieux et qu’on se laisse prendre au jeu. D’ailleurs ces petites remises en question font aussi partie du jeu. En tout cas, cette expérience reste pour moi un magnifique souvenir et peut-être une prochaine étape. Mais si je devais remettre le couvert, alors je serai beaucoup plus mûr de ce voyage intermédiaire.

Note de service : free merde à mort en ce moment…

Briciole [bri-tcho-lé] : miettes (6)

Lundi 15 mai 2006

Petite pause devant des huiles essentielles, deux minutes de voyage dans le temps…

L’eucaplyptus, c’est cette pommade dont ma mère me couvrait la poitrine quand j’étais tout petit, avant que j’aille au lit. Avec du coton par-dessus. Ces momifications m’ont laissé le souvenir d’un rite mystérieux et incompréhensible dont ma mère connaissait le secret et qui me liait à elle.

La lavande, c’est cette petite poche en lin dans mon armoire d’enfant, fermée par un ruban qu’il n’était visiblement pas prévu de pouvoir dénouer. Son contenu, qui crissait un peu sous les doigts et qui sentait si bon, m’a longtemps intrigué avant de rencontrer ces fleurs vivantes et mauves dans leur milieu.

Le patchouli, c’est la fin de mon adolescence, dont il ne me reste plus de souvenir que celui d’un gigantesque bordel. Je crois que j’ai rencontré cette odeur je ne sais plus où à Amsterdam, en l’associant à cette ville et à la vie que j’y vivais. Je l’ai ramenée dans mon sac à dos pour me rappeler ce havre entre deux allers-retours.

La bergamote, c’est mon arrivée à la fac, dans la ville où l’on sert régulièrement et partout des bonbons parfumés aux extraits de cette espèce d’agrume. C’est le souvenir de ma vie livrée à moi-même, de ma liberté, du plaisir de cette seconde enfance où l’on est novice et encore un peu gauche dans la vie d’adulte.