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Archive pour avril 2007

Le champ des morts

Dimanche 29 avril 2007

Souvent, quand je rentre dans mon bled et que ma mère passe me chercher à la gare, nous nous arrêtons au cimetière avant d’arriver à la maison, parce que c’est sur la route et qu’il y a toujours une bricole à faire. J’aime bien ce détour, j’aime bien ce cimetière. J’aime bien toute la vie ordinaire, domestique presque, qui s’anime dans ce lieu des morts.

On s’arrête juste à côté de la porte, on pousse la grille, on foule le gravier. J’adore ça, fouler le gravier. Ça donne tout de suite une espèce de lente solennité à la promenade, on marche au rythme de sa propre musique et chaque pas s’enveloppe de ce bruit si minéral.

Après quelques années, on n’en est plus au recueillement ou à la douleur. Après quelques années, on ne vient plus au cimetière pour dire au revoir, on vient plutôt pour dire bonjour.

C’est la vie qui reprend le dessus. On passe voir mon père, ma grand-mère, quelques parents de ma mère que je n’ai jamais connus mais sur la tombe desquels on jette un coup d’oeil. Tiens, il faudra passer une éponge sur la pierre, est-ce que les impatiens vont tenir une semaine ? Mince, le pot de marguerites est renversé… On emprunte une des bouteilles que les gens laissent près des tombes pour aller prendre de l’eau au robinet, et verser quelques rasades sur les fleurs, décrasser le Christ qui s’est ensablé… On échange quelques mots sur Tante machin dont décidément je ne retiendrai jamais la généalogie. Et puis sur les nouveaux arrivés, celui-ci “tu sais bien, qui habitait au-dessus de l’église, dans la rue truc”. Je réponds souvent oui, mais ça fait bien longtemps que je ne me souviens plus de grand monde, dans mon bled, ni même de la rue truc.

Puis on fait demi-tour. On croise toujours quelques vieilles, affairées elles aussi à remettre un bouquet en place, à glisser deux rameaux de buis derrière le crucifix. “Vous allez bien ? Ah c’est votre grand fils ? On ne le voit pas souvent… Oui, on a de la chance d’avoir du soleil cette année pour Pâques, blabla…”.

On remonte les allées les plus anciennes, celles qui me fascinaient quand j’étais gosse, avec des cénotaphes de pierre, montés comme des baignoires sur des pieds d’animaux, ou des tombes effondrées et brisées qui ne laissaient passer au travers de leurs fentes qu’un noir de ténèbre mais où je redoutais un peu d’apercevoir quand même un oeil ou une main.

Au milieu de ces vestiges de pierres noircies, on croise quelques monuments modernes, en granit poli, souvent rose, noir ou bleuté. Certaines familles ne reculent pas devant la dépense pour offrir le grand luxe au disparu : on peut maintenant faire graver le visage du trépassé sur la pierre tombale, à partir d’une photo, ou imprimer en couleur n’importe quelle image. Vu le résultat, je me demande si c’est un vrai progrès…

On longe le monument aux morts de la grande guerre, et ses petits canons en bronze sur lesquels on jouait, puis les columbariums, dernièrement installés. Enfin, le bruit de la promenade s’arrête : on a quitté le gravier sonore pour le bitume du trottoir. On a quitté le champ des morts.

Saison 2

Mercredi 25 avril 2007

Mince ! l’année dernière, j’avais au moins reconnu Canavaro et Gattuso, mais cette année, pas moyen d’en reconnaître un seul…

A tel point que je me suis demandé s’il s’agissait bien de footeux. C’est pour cela que j’ai dû creuser un peu avant de publier ça, histoire qu’on ne dise pas que c’est juste pour mettre des mecs en slips.
Non, non, non ! On s’informe ici ! On apprend des choses ! J’y tiens !

Et donc cette année encore les mecs sont bien des joueurs de foot. Il s’agit de 1) Antonio Di Natale (Udine), 2) Fabio Grosso 2 (Inter Milan), 3) Massimo Oddo 3 (MilanAC ), 4) David Di Michele (Palerme), et 5) Marco Amelia (Livourne).

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Ceci dit, comme l’année dernière, je persiste à prétendre que l’ambiance vestiaire, les poses suggestives, les slips et le maquillage font bien les choses, parce que vus de plus près, ce ne sont quand même pas des apollons… Je dirais même plus : ça fait un peu fond de tiroir…

Tutti

Oui, bon, celui du milieu, à la rigueur…

Ah ! C’est vraiment très intéressant, non ? :pompom: :banana:

Non mais quand même…

Mardi 24 avril 2007

Celui qui est arrivé ici en tapant :

“j ai envie de me branler devant evelyne dhéliat nue”

est prié de s’informer un peu plus en écoutant la radio.

20h00

Dimanche 22 avril 2007

Chabadabada, chabadabada !

Auto-satisfaction

Dimanche 22 avril 2007

Cool ! Je ne suis pas mécontent de mon petit tour de course à pied, de chez moi jusqu’au lac du bois de Boulogne (2 tours, Monsieur). 18 km, d’après Google Earth.

Ça fait quelques mois que je me suis remis à la course, et mes petits tours du dimanche au Parc Monceau sont devenus un vrai bonheur, au point que je me suis mis depuis quelques semaines à faire une sortie en plus pendant la semaine. Mais je commençais à avoir l’impression de tourner un peu en rond, et j’avais envie de faire des sorties plus longues, d’où ce nouveau parcours, maintenant homologué (en image ci-dessous, si ça peut servir).

J’ai juste un genou qui déconne un peu, mais c’est normal, sinon ce serait trop beau pour ma nature de poissard !

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Euh, y’avait un autre truc à faire aujourd’hui, c’était quoi déjà…

Des hauts, des bas (2)

Samedi 21 avril 2007

E. est rentré ce matin, en grande forme, malgré une nuit supplémentaire à l’hosto. Ouf, attendons les prochaines étapes.

Note pour plus tard : ne plus jamais chercher des infos médicales sur Internet pour éviter de faire une dépression spontanée.

Le Kremlin Bicêtre possède des galeries qui m’ont fait penser à Resident Evil v1, avec ascenseurs bizarres, bruits de ventilation, portes automatiques, couloirs souterrains désertiques et interminables. Ça c’était rigolo.

Alessandro a fini deuxième de la finale. C’est nul ! De plus ses attitudes terriblement béates et hétérosexuelles m’ont beaucoup déçu !

Des hauts, des bas

Jeudi 19 avril 2007

Je reviens du Kremlin Bicêtre où j’ai laissé E. pour une nuit encore.

C’est chiant, quand on y pense. C’est vrai quoi, on est à un âge où l’on devrait penser aux prochaines vacances, aux prochains week-ends, aux prochains projets, peut-être au PACS et toutes ces petites conneries… Les seules préoccupations seraient de savoir si on met des rideaux ou des stores aux fenêtres, et non pas de savoir dans quel état sont ses reins, si c’est grave ou pas.

La vie fait chier, parfois.

Heureusement que c’est la finale de Grande Fratello… :roll:

On ne souhaite plus le retour des mois riants à la terre

Mardi 17 avril 2007

J’ai retrouvé ici le passage des Mémoires d’Outre-tombe dont je parlais ici. Pas facile, à partir d’un simple souvenir :cool: !

Ça parle davantage de la frustration d’un vieil homme, devant le retour du printemps et de ce qu’il peut promettre. Mais ça n’en colle pas moins à ce que je pouvais ressentir dans ma chambre d’ado, ou à ce qu’il m’arrive encore d’éprouver, par dépit, quand je crains de ne pas être à la hauteur du réveil du monde…

«Ce qui enchante dans l’âge des liaisons devient dans l’âge délaissé un objet de souffrance et de regret. On ne souhaite plus le retour des mois riants à la terre ; on le craint plutôt : les oiseaux, les fleurs, une belle soirée de la fin d’avril, une belle nuit commencée le soir avec le premier rossignol, achevée le matin avec la première hirondelle, ces choses qui donnent le besoin et le désir du bonheur, vous tuent. De pareils charmes, vous les sentez encore, mais ils ne sont plus pour vous : la jeunesse qui les goûte à vos côtés et qui vous regarde dédaigneusement, vous rend jaloux et vous fait mieux comprendre la profondeur de votre abandon. La fraîcheur et la grâce de la nature, en vous rappelant vos félicités passées, augmentent la laideur de vos misères. Vous n’êtes plus qu’une tache dans cette nature, vous en gâtez les harmonies et la suavité par votre présence, par vos paroles, et même par les sentiments que vous oseriez exprimer. Vous pouvez aimer, mais on ne peut plus vous aimer. La fontaine printanière a renouvelé ses eaux sans vous rendre votre jouvence, et la vue de tout ce qui renaît, de tout ce qui est heureux, vous réduit à la douloureuse mémoire de vos plaisirs.»

Je veux bien passer pour complètement ringard, mais je trouve ça très beau. Et si je me faisais tatouer un truc du genre “Chateaubriand disco suicide” ? :mrgreen:

Ale (2)

Dimanche 15 avril 2007

L’autre jour, j’ai réalisé que nous avions Canale 5 sur la neuf box ! Canale 5, la chaîne italienne de daubasses sur laquelle passe notamment : Gran*de Frat*ello 7 ! Avec Alessandro Miam !

j’ai donc regardé d’un oeil le prime, l’autre soir, pour en savoir, (et en voir un peu plus). Il était nommé pour l’élimination, mais il a été le premier sauvé. Je pense d’ailleurs qu’il a encore de beaux jours de participation devant lui. J’ai aussi appris qu’il était pompier, tiens. Bon, sinon, il n’y a pas de miracle, il a l’air de ne pas avoir grand chose dans la tête à part la certitude qu’il est beau. Non, non, là c’est moi qui juge sur les apparences.

Bref, du coup, je suis allé marauder quelques photos supplémentaires, sur des sites où je ne devrais pas, il y en a une que je trouve spécialement plaisante…

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花見 (Hanami)

Samedi 14 avril 2007

Tous les ans c’est la même chose. C’est régulier, systématique, empirique, depuis que je suis en âge de m’en rendre compte.

Tous les ans, dès que le printemps et la douceur reviennent, je suis pris par des pulsions de vie, des envies d’être, des montées d’action. C’est quelque chose de fort, de métaphysique je crois, presque de cosmique. D’ontologique, voilà c’est ontologique (ça y est, les trois quarts des lecteurs lâchent l’affaire, mais il faut que ça sorte).

C’est ontologique, c’est à cette période, quand tout se met à revivre, quand tout exprime à nouveau l’être, quand tout ce qui s’était reclus dans la seule puissance se remet à produire ses effets, à agir, à exprimer ses propriétés, que moi, de concert, je ressens au plus profond de mon être le besoin de m’associer à cet accroissement, à atteindre l’entéléchie, l’apogée, l’apothéose, je ne sais pas bien.

Arf… Justement, je ne sais pas bien. Dans ces moments là, je sais juste que je déborde d’être, de conscience de moi, de ma puissance d’agir, et que j’ai envie d’être moi dans toute ma complétude, et en même temps tout le contraire de moi, pourvu que je sois parfait. Je veux être tout ce qu’un homme peut être de beauté, de bonté, d’intelligence, de vertu, je veux que mon corps exprime la même chose, qu’il exprime la même adéquation avec tout ce qui l’entoure, tout ce qui est.

Concrètement, j’ai envie de faire des choses formidables, grandioses, surdimensionnées, catégoriques. Souvent, j’ai envie également de tout reprendre à zéro, méthodiquement. Bien plus qu’au nouvel an, c’est à ce moment là qu’organiquement, j’ai envie de tout reprendre à la base, par paliers et par programme, tout changer en huit semaines. J’ai aussi envie, par une espèce de parallélisme, de me foutre à poil et de me rouler par terre pour ressentir la tiédeur de la terre ou du macadam, j’ai envie de sentir l’air et l’eau… Je cours à en perdre le souffle pour ressentir la force de mes jambes, la légèreté de la course…

C’est diffus, c’est permanent, c’est un absolu besoin d’union, de communion avec tout. Une envie d’étreindre l’univers.

Hormonalement parlant, tout cela coïncide avec un mouvement général au raccourcissement des vêtements. Mais il doit bien avoir un philosophe pour dire que la contemplation des belles choses aide et incite à se perfectionner moralement. Alors je contemple. Un torse sous l’échancrure d’une chemise, une cuisse qui dépasse d’un short, un bras d’une manche courte, un mollet planté dans une basket. Je n’ai plus envie d’un homme, mais de tous les hommes, maintenant et à la même seconde. Ça me colle des transes insatiables, des envies pantagruélesques, qui me poussent, qui m’exhortent à exiger de moi d’être à la hauteur de tout ce que je désire.

C’est récurrent. Je le sais car j’en retrouve la trace dans mes carnets, autant que dans mes souvenirs. Des exaltations qui reviennent toujours à la même époque, des sentiments qui se disent mal mais qui se résument à ce que j’écris ici.

Malheureusement, je l’ai écrit aussi dans mes carnets, toute cette énergie qui s’exprime à la même époque se heurte souvent à une paresse et une procrastination aussi régulières. Cela crée des frustrations gigantesques. Des frictions électriques qui se retournent contre moi. Je redoute tellement de n’être rien par rapport à ce que je voudrais être, de ne rien saisir de ces promesses que renouvelle tous les ans la nature, que j’en viens parfois à souhaiter que l’été et sa chaleur passent vite, pour retomber dans l’automne où les corps se font oublier, et où il n’y a rien à faire, sauf à résister et à attendre que le froid passe.

Il y a, si je me souviens bien, un passage de Chateaubriand qui m’avait marqué car il décrivait très bien, en tout cas ses mots me servaient à décrire ce sentiment de promesse et de frustration engendrées par le printemps, le retour à la belle saison. Il faudrait que je le retrouve.

Aujourd’hui en tout cas, à trente ans, je pense que j’ai un peu dompté ces sentiments contradictoires. Je les ressens toujours profondément, mais j’ai du moins appris à les reconnaître, à les anticiper même. Par contre, à quinze ans, dans ma chambre perdue au milieu de rien, je brûlais littéralement sous la violence de ces désirs métaphysiques empêchés par des contingences terriblement matérielles. Je parle souvent d’implosion, de pression, mais je crois qu’il n’y a pas de terme assez fort pour dire la brutalité de ce que je ressentais à cet âge, de ce que mes désirs bridés, pas seulement sexuels, loin de là, me poussaient à imaginer, et à faire…

J’arrive à les anticiper, mais pas vraiment à les comprendre, à saisir d’où cela vient, profondément. On pourrait dire que c’est très scorpion, comme comportement. Ça ne répond pas bien à la question. En fait, seul Spinoza m’a permis un peu d’en faire le tour, de trouver une explication un tant soit peu spirituelle. C’est toujours plus convaincant qu’une raison zodiacale !