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Archive pour août 2007

Premier bilan

Vendredi 31 août 2007

«Après le journalisme et labanque, tu comptes sévir dans quel domaine ?», me demande –Nico-.

Ben… :oops: dans le journalisme… enfin le même genre que dans mon premier boulot…

Oh ! Ça va les sourires entendus ! Oui j’admets, je consens, j’avoue : j’ai eu envie d’y revenir. Pas vraiment pour le métier en lui-même, à vrai dire, je trouve toujours l’autobranlette sur ce boulot largement surjouée, mais plutôt pour le fonctionnement quotidien d’une rédaction, la responsabilité personnelle, l’autonomie.

Et quand, à la suite d’un des entretiens, on m’a fait visiter la rédac, j’avoue que j’ai eu une petite émotion en revoyant ce bordel familier, ces piles de journaux, cette cafetière dégueu. Il m’a semblé que c’était un signe du cœur.

Ceci dit, j’étais dans le même état de curiosité, d’excitation et d’inquiétude il y a un an et demi. Alors je ne veux pas trop m’emballer. J’avais plein d’arguments théoriques, voire métaphysiques, pour justifier ma reconversion. Pour y voir le sens de l’Histoire, l’accomplissement de l’Être, la fin suprême.

Aujourd’hui, je me dis simplement que si ce n’est pas mieux, ça ne pourra pas être pire.

«Le meilleur moment dans l’amour…

Mardi 28 août 2007

… c’est lorsque l’on monte l’escalier». Je ne sais pas à quelle occasion Clemenceau a bien pu dire cela, et même s’il est vrai qu’il l’ait dit. Mais je suis tout à fait d’accord. De même que le meilleur moment du week-end, c’est dans le bus qui me ramène à la maison le vendredi soir, ou le meilleur moment des grandes vacances, c’est le dernier jour d’école, lorsqu’on joue aux cartes et qu’on se dit au revoir.

C’est cette période flottante où rien n’est commencé, donc rien n’est déjà fini, rien n’est engagé, rien n’est regretté. C’est peut-être cela qui se cache derrière la procrastination : le plaisir de prolonger cette période où rien n’est arrivé, donc où tout peut arriver.

Bref. Cette phrase de Clemenceau m’est revenue vendredi, lorsque je sortais du bureau de mon nouvel employeur où j’ai signé mon contrat. Je savourais alors ce merveilleux état ectoplasmique, entre un boulot qui cesserait bientôt et un autre qui n’a pas encore commencé. Ce merveilleux état d’entre deux, où je peux laisser libre cours à mon dilettantisme, considérer de très haut mes fonctions actuelles, et de très loin mes fonctions futures. C’est un instant assez court dans l’espace-temps socioprofessionnel ! C’était délicieux, et ça l’est déjà moins depuis ce matin, depuis que j’ai remis ma lettre de démission. Maintenant il faut penser préavis, passation de dossiers, etc.

Cela va faire trois jobs en deux ans. Je n’aurais jamais cru ça de moi. N’empêche, il faut voir maintenant comment j’assure au moment de la signature des contrats ! « Le 13ème mois est mensualisé ou payé en une fois ? » « Quelle est la participation patronale sur les tickets restau ? » « Les RTT sont-ils cumulables ? Y’a-t-il des restrictions ? » « Combien rembourse la mutuelle sur les consultations en dépassement d’honoraires ? »

Je me demande juste s’il n’aurait pas fallu dès maintenant que j’interroge mon interlocutrice sur la politique de réduction de préavis dans le cas, tout à fait thérorique bien sûr, d’une future démission…

Briciole [bri-tcho-lè] (10)

Mardi 28 août 2007

Je ne sais plus trop ce que je répondais lorsqu’on me demandait gamin ce que je voulais faire plus tard. Mais aujourd’hui, si on me posait la question, je cois que je dirais un truc du genre : “je voudrais être Steph ou Alec du blog Ohlala“.

Je n’ai jamais bien compris ce qu’ils faisaient dans la vie, mais d’une manière générale, ça a vraiment l’air sympa… :mrgreen:

Domestos mon amour

Dimanche 26 août 2007

L’odeur de la javel provoque des effets contradictoires sur mes capteurs proustiens. C’est très étrange, et l’attention que j’accorde à chaque fois à ces sentiments me permet de récurer la baignoire quasiment sans m’en rendre compte.

D’un côté, la javel, c’est l’odeur de la piscine. Donc la trouille, l’angoisse de mes années d’écolier. Le car scolaire qui vient nous chercher, le malauventre sur la route, l’arrivée devant l’établissement, les cris de joie des gosses qui résonnent, le contraste avec ma solitude, et l’odeur du chlore. Ça a profondément marqué mes fosses nasales.

Et puis, cette odeur chlorée, c’est aussi ce que l’on sent dans certains établissements que j’ai fréquentés beaucoup plus tard. Là où les garçons déambulent en petites serviettes sur les hanches. A vrai dire, devant la porte, mes sentiments ressemblaient souvent à ceux que j’éprouvais devant la piscine, un peu de trouille, un peu d’angoisse. Mais une fois à l’intérieur, sans que l’inconfort disparaisse complètement, il y avait l’excitation, le plaisir de la chair ou même simplement celui des yeux. Et en sortant, une espèce d’accomplissement. De fière appartenance à la race d’ep, à l’homosexualité noire. Pour ces raisons obscures, c’est pratiquement devenu une odeur aphrodisiaque, comme l’eucalyptus, d’ailleurs.

Ce cocktail détonnant d’émotions ressurgit à chaque fois que je débouche la bouteille de Domestos. Et ça provoque toujours des zigouigouis dans mon estomac, sans que je sache jamais si c’est le souvenir de ces angoisses passées ou de ces plaisirs perdus.

Briciole [bri-tcho-lè] (8)

Vendredi 24 août 2007

Les vélibs c’est chouette, mais quelques réserves :

1) après quelques jours intensifs à vélo, j’avais vraiment le derrière en papier crépon et les cuisses en contreplaqué.

2) je n’avais pas idée de la pollution stagnante sur certains grands axes de la capitale, avant d’en prendre plein les poumons au cul des bagnoles. En plus, comme j’ai un problème chronique de nez bouché, j’en ai pris par tous les trous : les sinus explosés et les plombages qui rouillent (façon de parler).

Bref, si vous croisez quelqu’un qui circule à vélib sur un petit coussin et avec un masque à gaz, ça peut être Mickael Jackon, ou moi.

Briciole [bri-tcho-lè] (7)

Vendredi 24 août 2007

Les micro-trottoirs à la télé, ça me rend toujours perplexe. Le type ou la mémé qui donnent leur avis sur la politique étrangère de la France, la crise boursière aux Etats-Unis, l’été pourri, le surendettement, la castration chimique.

Parce qu’à chaque fois que je vois un quidam parler dans le micro, je ne peux pas m’empêcher de me dire : si ça se trouve, celle-là a des cadavres dans son congélateur, celui-là tabasse sa femme, celle-là a fait cinq ans de tôle pour avoir escroqué une petite vieille, celui-là en est à sa sixième faillite…

Et pourtant, à partir du moment où ils se baladent sur un trottoir, on considère qu’ils forment un échantillon parfait, labellisé Ipsos. Comme un coryphée dans les pièces grecques, une voix qui se détache du choeur pour s’exprimer en son nom.

Pensez-vous que les fruits sont trop chers ? Oui, c’est un scandale ! répond celle dont on saura plus tard qu’elle nourrissait ses trois gosses aux raviolis auchan et ses quatorze chats au Sheba Gourmet Quatre étoiles.

La France a-t-elle eu raison de s’opposer à la guerre en Irak ? Bien sûr que non ! répond celui dont on découvrira qu’il collectionne les armes de toutes les époques, et dont la femme d’ailleurs finira aux urgences à cause de l’explosion d’une vieille grenade.

Rôlala, je vois le mal partout…

Pour faire patienter…

Dimanche 19 août 2007

Ça me fascinait un peu quand j’étais gosse…

Vinte sur vinte

Jeudi 16 août 2007

Alors que je m’installais au buffet de la gare, en attendant la voiture qui devait venir m’y chercher, j’ai commandé mon demi au serveur. Celui-ci l’a posé sur la table en l’accompagnant d’un franc « deux vinte, s’il vous plait ». Ah ! Le vinte de mon enfance. Pas de doute, j’étais bien de retour chez moi. Le vinte sonore, un peu nasillard, un peu traînant presque gouailleur sur le [in], et ce [e] muet qui se prononce fort, bien qu’il soit invisible derrière le « gt » de « vingt ».

Ce vinte, c’est celui qu’ «Amélie Poulain » a rendu célèbre, lorsque Isabelle Nanty peste derrière son comptoir et lance le fameux « Ah ! Vive la France, Vinte sur vinte ! ». Je crois d’ailleurs l’avoir entendue expliquer qu’elle venait du même département que moi, et qu’elle avait utilisé l’accent du pays pour donner un caractère à son personnage.

Le nez dans ma mousse, je me suis demandé à quel moment j’avais dit «vingt » au lieu de « vinte ». Ça s’est fait sans violence, à tel point que je ne m’en souviens plus, tout doucement, en même temps que j’ai renoncé à dire « clanche » pour « poignée de porte » ou « chouille » pour bringue, ou « caillon » pour bordel, ou narreux pour… ben pour rien, ça ne se traduit pas ça. Pas du tout par snobisme d’ailleurs mais simplement parce qu’on ne comprenait pas !

Mais entendre à nouveau un « vinte » si franc, si fort, si décomplexé, m’a procuré une douce impression de retour à la maison, le sentiment apaisé de celui, « heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage… ». (Pas mal, le placement culturel, non ? :bis: )

Défense de réserver le sable

Vendredi 10 août 2007

Spiaggia

Vu sur le Corriere

L’Italie en a marre. L’Italie n’en peut plus, l’Italie a décidé de sévir.

C’est amusant de voir la variété des faits de société, selon les pays. En Angleterre, il y a les teenagers bourrés qui vomissent partout le samedi soir, en France il y a la surconsommation d’antidépresseurs…

Et bien, en Italie, il y a les mecs qui arrivent tôt sur la plage et qui réservent des emplacements pour toute la famille en disposant deux, cinq, dix serviettes… Résultat : dès 8h30 le matin, des smalas moins prévoyantes ne trouvent plus aucune place pour poser leurs fesses blanches et celles de leurs bambins. Scandale national ! Il faut trouver une solution pour rétablir l’égalité des droits au bronzage !

Alors des municipalités ont décidé de sévir. Sur une plage de Ligurie par exemple, un pépé de 83 ans vient de recevoir une amende de 1 032 euros, pour avoir disposé dès six heures du matin des serviettes pour toute sa famille, qui dormait encore. Motif du procès verbal ? Occupation abusive du sol domanial. Et les amendes de ce genre pleuvent en cette période estivale.

Ça paraît dingue, mais c’est en fait le problème du peu d’espace laissé aux plages libres qui se fait cruellement ressentir. Les plages de la Péninsule, surtout bien sûr celles des régions touristiques, sont largement « privatisées » par des établissements balnéaires, qui proposent location de transats et parasols, mais aussi piscines ou autres attractions. Ces plages privées s’étendent de plus en plus, à perte de vue, ne laissant que des petites parcelles de plages dites « libres », souvent farcies de gobelets pourris et autres mégots, à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas payer. Du coup, le centimètre carré de sable gratuit vaut de l’or !

C’est assez déroutant pour le touriste français, par exemple, qui a l’habitude de pouvoir tremper ses pieds dès qu’il voit la mer. En Italie, il faut parfois marcher un bon moment pour trouver un chemin « libre » vers l’eau, et éventuellement poser sa serviette, juste là où il reste de la place, là, à côté de la poubelle qui déborde.

Eh oh ! Je ne voudrais pas que l’office du tourisme italien me tombe dessus ! Il y a aussi des plages libres grandes et magnifiques ! Enfin sans doute… En tout cas, à Ischia, on avait notre petite plage libre et quasi-déserte juste en bas de la maison, une merveille de dolce vita !

Time goes by so slowly for those who wait

Mercredi 8 août 2007

Alors ? Ils m’appellent, ils m’appellent pas ? Il ne faut quand même pas dix jours pour prendre une décision !

J’avoue que je suis complètement absorbé par l’attente de ce coup de fil. Que ce soit pour entendre un oui, ou un merde d’ailleurs. Je veux juste savoir. Je n’ai la tête à rien d’autre, je vérifie toutes les dix minutes que je capte bien, qu’il reste de la batterie. C’est idiot.

En fait, ça me rappelle étrangement mes tourments de conquêtes amoureuses. Les mêmes préoccupations superficielles. Superficielles, car ce qui m’importe finalement, c’est plutôt de savoir quelle impression j’ai fait. Si j’ai réussi à séduire. Si j’ai gagné. Lorsque j’allais boire un verre avec un mec, j’attendais avec anxiété le coup de fil, le texto, le mail qui me laissaient comprendre que c’était gagné. Au point de négliger souvent l’aspect le plus important : et ensuite ? Quelle relation possible ? Ça m’a souvent poussé à draguer des mecs complètement improbables, en adaptant mes stratégies, en affûtant mes traits. Puis à me demander dans quelle galère j’avais bien pu me fourrer.

Avec les tafs, c’est un peu la même chose. Une fois que j’ai jeté mon dévolu, je mets le paquet, le nez dans le guidon. Je vise à court terme, qu’on me dise : “c’est bon, c’est pour vous”. Je serais trop vexé si on me disait le contraire, je me demanderais ce qui n’a pas été séduisant en moi. Mais j’oublie souvent de me demander très concrètement si le boulot que je convoite est vraiment fait pour moi. A tel point qu’il m’est arrivé après coup d’être soulagé qu’on ne m’ait pas rappelé pour un poste vraiment trop tordu.

Ceci dit, à trente ans, j’ai l’impression qu’on n’est plus vraiment en mesure de changer ce genre de travers. Si on l’a jamais été d’ailleurs. Par contre, les avoir vécus plusieurs fois permet d’en être très précisément conscient. Et ça sert à quoi ? Est-ce que je vais profiter de ce temps morts pour bien me poser la question des perspectives du poste ? Ou bien est-ce que je vais encore me ronger les sangs à savoir si j’ai plu, et si tout un tas de nouveautés s’offre à moi ? A votre avis ? :mrgreen: