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Gueule de nuit

Vendredi soir. Une bonne engueulade avec mon réd chef juste avant de quitter le boulot, puis des trombes de pluies me tombent dessus à peine mon vélib enfourché. En une heure, il m’a semblé qu’élégamment on me prévenait des moments pénibles à venir.

Comme prévu, le prince des collines a fait le mort. Et moi j’ai traîné tard, sous la flotte en attendant qu’il appelle. En buvant des verres ici et là. Ça ne fait pas très longtemps que j’assume d’aller boire un wiskhy ou une vodka, seul, dans des rades plus ou moins chics ou pourris, près de la rue Saint-Denis, de Sébastopol, de Rambuteau. De faire partie de ce paysage de la nuit. D’être le mec improbable au comptoir, celui dont on se demande ce qu’il attend, ce qu’il conspire. Pourquoi il est là à feuilleter Libé devant un whisky glace à minuit et demi. Mais il me semble que maintenant j’ai l’âge et le blason pour assumer cette posture. La vie un peu meurtrie, un peu paumée, l’élégant désenchantement qui sied au personnage.

Et puis je suis reparti. Un doute à mi-chemin. Après tout rien à perdre, j’appelle. Sonneries puis messagerie. Ça sent l’aiguillage vers les encombrants.

A quoi bon, finalement. Je ne sais même pas ce que j’attendais de lui. Dans mes souvenirs, il n’était déjà plus un corps, pratiquement plus un visage. Je sais juste que j’aimais son sourire. Ce qui n’est sans doute pas innocent. J’ai peut-être besoin que quelqu’un me sourie. En l’occurrence, que quelqu’un veuille bien partager mes jeux de gamins, d’espion, de détective. Veuille bien coller sa peau contre la mienne. Ses cheveux au creux de mon cou. Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment envie d’autre chose.

J’ai rappelé le lendemain, avant que ça vire au bourbier. Comme prévu, je suis tombé sur la messagerie pour lui dire que je n’avais pas envie d’être pénible, et que je n’appellerai plus. Désolé si je l’avais fait flipper. Que j’avais passé un bon moment avec lui, une nuit incroyable. A lui de voir à présent.
Voilà.

Voulez-vous vraiment effacer ce numéro ?
Oui.

5 commentaires pour “Gueule de nuit”

  1. Ditom dit :

    Ne te pose pas de question. Ce que tu viens de vivre fait tout simplement partie du jeu…
    Entamer une relation quelle qu’elle soit, c’est aussi, on l’oublie trop souvent, une question de timing. La personne en face doit être aussi prête que tu l’es à se lancer… Et puis, tu ne sais pas grand chose de lui… Peut-être n’est-il pas célibataire?

    Alors… Au suivant! ;-) Et courage!

  2. Rouge-cerise dit :

    En tout cas, ça fait plaisir de te relire. Pensées pour toi et ta nouvelle vie d’élégant désenchanté.

  3. La Digitale dit :

    Plutôt que le désenchantement, tout élégant qu’il puisse être, souhaitons-lui la nonchalance, mi amusée, mi désabusée…

  4. Bashô dit :

    Pourquoi confondre solitude et esseulement? Même en couple, on est fondamentalement seul :o)

  5. wam dit :

    ça fait plaisir de te relire et … je suis désolé du contenu.
    amicales pensées de bourgogne.