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Italia mia (5)


Itinéraire
Cette fois c’est parti. Nous sommes trois dans la 106 blanche, calés entre les sacs de couchage, les sac de voyages, les bières et les cartes routières. Il doit être à peu près 17 heures, ce qui ne fait qu’un retard d’une dizaine d’heures sur l’horaire prévu. Connaissant la nonchalance dont nous sommes capable de faire preuve, mes amis et moi, nous sommes plutôt fiers de nous. En route pour Salerne !Salerne, c’est près de Naples, au sud de l’Italie. Notre amie aux origines italiennes, toujours la même (appelons-la Chiara), y vit depuis quelques mois, en Erasmus, pour y connaître les joies de l’immersion. Dès que nous avions appris la nouvelle, nous lui avions promis de lui rendre viste dès que possible. Début février, alors qu’il fait triste et gris par chez nous et que la fac est en vacances, c’est le bon moment pour se dépayser. Alors nous partons. Nous avions dû prévoir une vingtaine d’heures pour aller là-bas. Ou même rien prévu du tout.A cette époque, le simple fait de nous retrouver en voiture et de voyager était un vrai bonheur. Avec des clopes, des bières et mes potes, papotant ou méditant, regardant le paysage défiler ou le nez dans les cartes, je serais allé au bout du monde. J’assume le côté roots de cet aveu.

C’est encore un plaisir aujourd’hui, du reste. Mais nous en avons moins l’occasion. Et puis nous sommes plus sages. Et puis je bois moins. Et puis je suis non fumeur depuis le 3 avril 2004. Et puis nous vieillissons, en somme.

Bref. Nous prenons la route. Au bout de celle-ci, l’Italie. La vraie, la physique, avec des hommes et des femmes qui vivent leur vie, sans se douter que j’arrive. Ils n’auront pas fait le ménage. Il ne se seront pas endimanchés pour nous recevoir. Ils ne feront pas de manières. Ce sera l’Italie comme elle est, et non pas comme je l’ai fantasmée depuis si longtemps. J’en ai conscience, je me prépare. Et pour autant, j’appréhende un peu l’arrivée. Je suis heureux que notre périple soit si poussif, et que la route me donne encore un sursis avant d’ouvrir les yeux sur la réalité, après tant d’années passées, les yeux fermés, à imaginer.

Et nous roulons. Depuis une petite heure. On est à Langres. Il doit nous rester encore 1200 bornes ! Le temps est vraiment pourri. Il pleut un peu, mais nous rions, nous sommes excités comme des gosses. On blague, on imagine. Et ce n’est pas la petite batterie rouge sur le tableau de bord qui va saper notre bonne humeur. Je m’enquière quand même de sa signification dans le livret du constructeur, pour ne pas mourir idiot. L’alternateur ? Bof, ça doit être l’humidité.

Puis un gros bruit de mécanique détraquée sous le capot. Il faut s’arrêter. Il pleut. On aime bien quand ça part en vrille comme cela, on se demande toujours comment on va s’en sortir. Effectivement la courroie de l’alternateur est en bouillie.

Alors on cherche une maison pour téléphoner. Ca se passait encore comme cela au XXème siècle. On appelle le numéro d’assistance. Puis on attend le dépanneur. «Oh la la, les jeunes, ça ne se change pas comme ça, une courroie !» Il faut ammener la voiture au garage. On monte dans la dépanneuse.

Enfin un taxi passe nous prendre au garage. Car la voiture doit y rester deux jours. Retour à la maison.

Il est 23 heures. Je suis chez moi. J’appelle Chiara, en Italie, je tombe sur une de ses colocs. Je baragouine en italien que la voiture est cassée, qu’elles ne nous attendent pas. Je suis incapable de faire une phrase, et de comprendre ce qu’elle me raconte. Après des années à apprendre le rital, je me dis que c’est quand même minable. Je me couche. Je m’endors.

A suivre…

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