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Archive pour novembre 2005

Philosophons

Mercredi 30 novembre 2005

Il y a deux questions fondamentales, que je garde au fond de moi depuis très très longtemps, et qui m’obsèdent depuis toujours.

La première, c’est : Pourquoi y’a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Question centrale de la métaphysique dont toutes les autres procèdent. C’est vertigineux quand on se met à y penser, et on n’est pas près de trouver la réponse.

La seconde, c’est : Qui a tué Channing Capwell Junior ? Question centrale de Santa Barbara, dont tous les autres épisodes ont découlé, mais là j’ai enfin trouvé la solution !

Une aubaine

Mardi 29 novembre 2005

J’aime beaucoup les places de spectacles qui me tombent dans les mains, offertes par quelques amis dévoués et haut placés dans le petit monde. J’aime bien le hasard de la découverte que cela procure, des choses que l’on ne serait jamais allé voir autrement.

Hier, par exemple, E., son ami dévoué et moi-même sommes allés voir Michel Jonasz à l’Olympia. Michel Jonasz… oui, bon, vagues connaissances, la boîte de jazz, …on suçait des glaces à l’eau…, supernana, on sait vaguement que ça peut swinguer mais on ne sait pas trop à quoi s’attendre…

Nous nous sommes ainsi retrouvés entourés d’une floppée de quadras, quinquas et sexas à écouter l’artiste. Si un big boss avait réuni ses meilleures forces de vente pour leur présenter les comptes annuels de la boîte, je pense que le public aurait été sensiblement le même. Mais peu importe. De toute façon, il y avait Victoria Abril en caution people (avec un très bel Hidalgo, dont j’ignore le nom) et Matthieu Gonet (avec une blonde dont je me fous complètement, d’ailleurs).

Bref, je m’égare. L’essentiel c’est que ça dépote, Jonasz. Il n’a l’air de rien, il fait un peu vieux prof, mais il a une belle pêche, une voix tonitruante qui joue à merveille avec les orchestrations ensorcelantes des quatre zigotos derrière. C’est tellement fort, dans tous les sens du terme, qu’il finit par mettre debout tous les quadras, quinquas, et sexas en starco !

Je ne cacherais pas que quelques morceaux qualifiés de blues par certains pourraient aussi être qualifiés de chiants par d’autres. Mais ça m’ a permis de cogiter au couple en face de moi qui n’a pas bougé d’un poil pendant les trois heures du spectacle. Même pas un tout petit applaudissement. Une énigme…

Pour résumer : du vrai beau récital, façon Olympia, que nous n’aurions jamais vécu si nous n’y avions pas été invité.

Et pourquoi je parle de ça ? Parce que je trouve ça bath, coco !

Tchi tcha

Lundi 28 novembre 2005

Palais royalIl s’agirait aussi que je fasse vite vite ma petite critique de Palais Royal, histoire de ne pas être à la ramasse sur la blogosphère !

Nous sommes allés voir ce film vendredi. Oui, cela contredit ce que j’affirmais précédemment : je ne vais pas beaucoup au cinéma, mais ça m’arrive d’y arriver quand même. Enfin ça faisait un bail, mais j’avais un besoin urgent de me vider complètement la tête, et ce film me paraissait absolument fait pour ça.

Alors ? C’est bien ou c’est pas bien ? Pas si simple ! Mon appréciation est même quasiment arithmétique. J’explique.

La première fois que j’ai vu l’affiche, il y a quelques semaines, j’ai bien aimé le concept : Valérie Lemercier, les familles royales, l’esthétique complètement camp. Je me suis donc décidé à surveiller la chose.

Ensuite j’ai carrément été effrayé par le battage marketing autour du film. Quelle folie ! Les interviews dans tous les supports, même les plus farfelus, les tasses Palais Royal au Printemps et tout et tout. Alors je me suis dit : c’est une daube, forcément. C’est le syndrome Astérix : plus y’a battage, moins y’a fendage (de tronche).

Donc je m’attendais à être forcément déçu. C’est aussi ce que me laissaient envisager les premières critiques entendues ça et là. Mais j’avais quand même envie d’y aller, parce que quand même Lemercier c’est ma jeunesse, les Nuls tout ça…

Reprenons : c’est un film qui m’attire, mais que je finis par croire nul, mais que je vais voir quand même, sachant d’avance que je vais être déçu. Eh bien c’est mathématique : on finit toujours par sortir de ce genre de film en ce disant : oh, quand même, c’était pas si mal ! Voilà donc ce que j’en dirais.

C’est distrayant, amusant, rythmé, et pas mal filmé. Deneuve est assez drôle, Lemercier est parfois étonnamment belle, Wilson énervant comme toujours. Le seul problème, me semble-t-il, c’est l’envergure de l’idée : j’ai vraiment eu l’impression qu’il y avait tellement d’événements et de situation à raconter que l’on passe de l’un à l’autre à toute vitesse, et finalement le film manque de consistance, parce qu’on aurait pu faire trois films avec le début, le milieu ou la fin de celui-ci. Voilà : assez marrant, mais pas très consistant.

Et à part le film ? Sur quoi ai-je cogité ? Sur les marques. Quand j’ai entendu Deneuve parler distinctement de “lessive saint-marc” j’ai pensé : houuu le joli placement de produit ! Et ensuite quand les gamines évoquent à haute voix des Kinder surpises, alors que ça n’apportait rien à l’histoire, j’ai remis un jeton sur mon carton. Et lorsque enfin il y a rendez-vous sur le parking d’Ikea, je me suis dit : Bingo ! Alors j’ai un peu gambergé sur ça. Jusque où cela peut-il aller ? S’il faut qu’un personnage boive quelque chose et que l’on voit que c’est du coca, passe encore, mais si un type commence à dire : «vite ! montons dans ma 407 coupé 16 soupapes et passons faire le plein chez Total», ça peut devenir un peu pénible…

Ceci dit, j’étais visiblement mauvaise langue, selon cet article du Monde que E. m’a fait lire le lendemain.

En gros, il y a bien eu des intentions de placement de produits dès l’écriture du scénario, mais toutes les marques n’ont pas souhaité ensuite mettre la main à la poche en échange. Et Lemercier a quand même laissé les citations dans les dialogues. Mouais.

Truc de trentenaire (5) - Réponse

Lundi 28 novembre 2005

X-OrLe type s’appelle bien Kenji Oba, et c’est en effet l’interprète de Gordan dans le souvent imité mais jamais égalé X-Or, shérif de l’espace ! Bravo à l’imbattable Nicolas.

S’il ne faut en retenir qu’un, pour moi c’est celui-là. Je trouve que tout ce qui s’est fait après en terme de héros en armures qui gesticule était galactiquement merdique à côté d’X-Or (sauf peut-être Sharivan, qui est arrivé juste après avec son armure rouge).

Je sais bien qu’avant il y a eu San Ku Kai, mais désolé, j’étais encore trop petit.

X-OrEn cherchant de quoi illustrer ma réponse, je suis tombé sur ce site, en reconstruction, mais qui constitue déjà une mine considérable de souvenirs. J’avais par exemple oublié le Dragon Morox qui venait au secours d’X-Or, ainsi que Bullox, cet engin pourvu de deux énormes vrilles qui pouvait creuser des souterrains ! J’avais oublié aussi les costumes pourris des méchants, tellement pourris qu’ils sont presque géniaux, et je ne me souvenais plus très bien de la transmutation qu’on était obligé de revoir au ralenti car elle était ultra-rapide !

J’ai aussi appris plein d’autres choses, que je livre pêle-mêle. Le titre original en japonais faisait par exemple allusion à notre Gabin national, considéré comme un archétype du flic au Japon. X-Or, c’est en fait le Jean Gabin de l’espace ! (Plein d’autres trucs ici)

Une fâcheuse découverte, par contre : le fameux générique était interprété par Jean-Pierre Savelli. En retrouvant la pochette du 45t, je me disais bien que sa tête me rappelait quelque chose… Bon sang mais c’est bien sûr : c’est le Peter, de Peter et Sloane ! Encore un mythe qui s’effondre (je l’aimais bien ce générique, je le trouvais vachement… viril).

Et une dernière info, pour finir : on ne sait pas trop comment sont faits les C-Rex et leur méchant chef, mais ce dernier semble avoir à peu près les mêmes choses aux mêmes endroits que les humains, si l’on en croit la petite fermeture éclair à l’entrejambe de son costard…

Truc de trentenaire (5)

Samedi 26 novembre 2005

Kôôa ? Pas encore de truc de trentenaire ?

Eh, oh, ça vient, yé né souis pas oune machine…

C’est un exercice compliqué de réminiscence shakratique, savez-vous ? Il faut que je m’allonge, nu et couvert de colle cléopatra, que je boive plusieurs litres d’une tisane psychotrope à base de Tang pour qu’enfin, comme une chaste Pythie, je commence à percevoir les premières visions de cet autre temps où régnaient Pac man et Scoubidoo.

Alors, voyons un peu… Hum, hum, ça non, ça c’était nul, ça je sais plus comment ça s’appelle, ah oui, pas mal ça, je trippais bien sur ça avec mon cousin, je crois même que je me suis pris pour lui dans quelques rêves…

Et maintenant, il ressemble à ça :

Alors ?

Alors ? Qui saura me dire quel personnage était incarné par ce type ?

Tous les visiteurs sont invités à jouer, même ceux qui se planquent au fond de la classe et qui regardent les autres (toi aussi, là-bas, je te vois) !

En plus, c’est pas très dur. Un indice : ce n’est pas Virginia dans Arnold et Willy.

Sursum corda

Vendredi 25 novembre 2005

Hier j’ai fait quelque chose que je n’avais pas fait depuis le mois de février 2001. Quelque chose qui fait ressurgir des espoirs, des attentes, des inquiétudes que je n’avais pas ressentis depuis presque cinq ans et que je n’étais pas très pressé de ressentir à nouveau, quelque chose qui barbouille un peu le coeur, aussi, comme une lettre de rupture à quelqu’un qu’on aimait bien : j’ai envoyé un CV et une lettre de motivation.

Ouh la la ça fait tout bizarre de condenser sur quelques lignes tout son parcours, de tenter de décrire d’un point de vue objectif toutes les activités qui sont devenues routinières au quotidien, pour se faire mousser un peu. Et ça fait bizarre d’admettre, en faisant cela, que c’était bien avant, mais qu’il va falloir sans doute passer à autre chose…

Ne dramatisons pas, il n’y a toujours pas péril en la demeure dans mon taf, à Libé ils sont bien plus dans la merde. Mais justement, il ne se passe pas grand chose. Et au bout de quatre mois, j’en ai un peu marre de mijoter sans savoir encore à quelle sauce je vais passer à table. La barbe !

Hauts les coeurs ! me suis-je donc dit hier, soyons un peu maîtres de nos vies et tentons de voir ailleurs ce qui se passe, au lieu d’être cramponné à tout prix à des fantômes.

D’autant qu’il paraît qu’il y a des boulots où l’ambiance est bonne, la charge de travail raisonnable, et la qualité de vie respectée. Alors j’ai un peu fouillé sur le net et trouvé une annonce pas dégueu, même si je serais étonné qu’il cherche un mec pour ce genre de poste, mais qu’importe. L’important, c’est de se remettre sur le marché, comme après une rupture…

Bien sûr, lecteur, si tu as vent d’un emploi de responsable éditorial, dans la presse mais pas forcément, avec de solides connaissances en édition propre au web, le marketing et la pub qui vont avec, ne passe pas ton chemin sans laisser un petit commentaire…

Tapas

Mercredi 23 novembre 2005

Presse papier
Grève à Libé : ça me fait mal au cœur. Quand Rotschild a pris ses parts dans le capital du journal, je me suis dit qu’ils déroulaient le tapis rouge pour faire entrer le loup dans la bergerie. Ca n’a pas loupé. A chaque fois c’est la même histoire : pour anesthésier les méfiances, on crée d’abord un Comité de surveillance qui doit garantir les intérêts de la rédaction blablabla. Ainsi on a les coudées franches pour faire les comptes tranquillement et tailler dans le lard un beau matin.

La presse va mal. Internet va de mieux en mieux. Les big boss des journaux savent bien que le net est un enjeu majeur pour eux. Ils ont sur leur bureau dix notes par jour qui le leur rappellent. Mais vous n’imaginez pas à quel point ils sont largués par le sujet. Du haut de leurs 45-50 ans, ils ont raisonné depuis toujours en abonnement, pagination, ventes en kiosque, diffusion payée, pas payée, promotion. Maintenant on leur parle référencement, adwords, emarketing, blog, multimédia. Alors ils répètent ces synthèses l’air sûr d’eux, mais ils sont paumés, comme un comptable qui tape depuis toujours sur sa machine et que l’on mettrait un beau jour devant excel. Je ne suis même pas sûr qu’ils sachent ce qu’est un popup. C’est affligeant.

Fac-similé
En couverture de Télé Magazine, aperçu hier à la caisse du monop’ : «Scandale : Madonna a tout copié sur Kylie Minogue» (de mémoire). Enfin la vérité ! Ca vaut bien le «J’accuse» de Zola ! Mais oui qu’elle a tout copié, je le dis depuis le début ! Le petit short qui montre des fesses bien galbées, copié ! Le chevauchement du poste de radio à la fin du clip : copié ! La musique : copié ! Madonna est de tout évidence dans une phase jalouse, genre : moi aussi je peux encore faire ma chaudasse, et j’en profite pendant que l’autre est à l’hôpital. C’est pas joli joli.

Remise en scène
Ca me rappelle une autre lecture intellectuelle : Télé 7 jours, ce week-end chez ma mère. Et les révélations d’Ophélie Winter sur son silence depuis deux ans. Ca vaut son pesant d’or ! Je narre de mémoire. La blonde connaît quelques tracas personnels qui déclenchent en elle une maladie très rare qui se manifeste par de violentes migraines, même une paralysie faciale. Elle se tape la tête contre les murs, littéralement, explique-t-elle. Scanners, spécialistes, la science est impuissante devant le mal qui ronge la pauvre Ophélie. Et alors, c’est là que cela devient le plus drôle, elle raconte qu’un jour une crise la prend chez son coiffeur. Le récit aurait gagné en pathos si ça c’était passé à la bibliothèque ou au musée, mais non, c’est chez le coiffeur. Ce dernier s’alarme et lui dit : «tu ne peux pas rester comme cela, ma pauvre (je rajoute le “ma pauvre” pour l’ambiance), va voir ce maître asiatique que je connais». Elle y va, il la tripote et attention : en trois heures, elle n’a plus rien. Tout a disparu. Elle revit. C’est génial. Forcément, les médias vont se régaler de cette histoire, et elle va faire toutes les couvs de la presse du genre. Elle va sans doute faire un disque bientôt, ou un bouquin sur la médecine chinoise. Allez hop ! C’est reparti ! J’hal-lu-cine !

Né quelque part

Mardi 22 novembre 2005

Passage express chez ma mère, ce week-end.

Depuis que je travaille, j’ai de moins en moins le courage de faire les deux-cents bornes plein Est qui me séparent du bercail de mon enfance. Il reste alors quelques dates symboliques dont la quasi-sacralité interdit d’elle-même l’effort de trouver une excuse pour se défiler. Les choses se font d’elles-mêmes : «Bien sûr je viens, oui oui, par le train habituel sans doute mais je t’appellerai pour confirmer». Organisation réflexe d’une ultime solution de repli, qui n’a cependant que très peu servi.

Cette fois-ci, il s’agissait de mon anniversaire. Contrairement à Noël, ou à Pâques, la date de la petite réunion de famille qui célèbre ma décrépitude annuelle est fixée collégialement, selon mes convenances et celles de mes frères et de ma mère.

Mon retour à la maison familiale n’est jamais évident. Le billet de Matoo que je lisais l’autre jour a fait écho à certaines de mes propres réflexions. Non pas sur la forme du malaise, en particulier, mais plutôt sur le thème de l’émancipation par rapport à la famille, en général.

Je suis le seul à être parti. Mes frères se sont marié là-bas, ont eu leurs enfants là-bas, ont acheté leur maison là-bas. Ma mère est née là-bas, comme sa mère, elle y mourra probablement aussi.

Là-bas, c’est là où je suis né. Dans ce petit patelin de 2000 âmes, dans l’Est de la France, la cambrousse quoi. Même pas la cambrousse typique, celle où il fait beau, où les petites maisons sont jolies. Non, non, non. L’Est sidérurgique, les usines, Verdun, les cimetieres militaires, le gel qui dure un mois, Patricia Kaas pas très très loin. Ambiance…

Mon enfance y a été plutôt douce. La forêt, les ruisseaux, les moutons, les cabanes, le lait à la ferme du village. Je trouve que c’est une chance formidable de grandir dans cet univers si ouvert, si aéré. Cueillir les mirabelles sur l’arbre, les mettre dans le vieux panier en osier. Se coucher dans l’herbe, avoir la trouille des gros bourdons, cramer les fourmis à la loupe… Passés douze ans, plus aucun week-end à la campagne ne procurera cette sensation de découverte du monde. L’eau du tonneau qui gèle, l’odeur de pommes dans la cave si sombre et humide.

Malheureusement, un jour est venu où je me suis senti à l’étroit. J’ai su qu’il me faudrait autre chose, ou davantage. Dans ma boulimie de découvertes, j’ai eu envie de la ville et de tous ses possibles. Et puis, bien sûr, j’ai vite compris que mes affinités amoureuses ne me feraient pas prendre racine à cet endroit où les garçons faisaient du foot, allaient pêcher et faisaient plein d’autres conneries de ce genre.

J’ai donc grandi, ensuite, en sachant que je partirai et que tout ce que je vivais là n’était finalement que préparatoire. Drôle de sentiment que de vivre son adolescence comme une attente…

La première étape de mon éloignement fut mon entrée à la fac. Je me souviens du jour où je suis arrivé, enfin seul et pour de bon, dans mon petit appart. Je crois n’avoir jamais ressenti une telle impression de liberté. Allongé par terre, sur le dos, j’écoutais à fond I’m free, ce vieil hymne adolescent des who, en essayant de ressentir de toute mon âme l’immensité de cette liberté. Pas compliqué : à l’époque, je pense que la simple possibilité de prendre un bain à deux heures du mat’ ou de me nourrir exclusivement de corn flakes suffisait à me rendre ivre de bonheur.

Et puis enfin, je suis arrivé à Paris. Fin de ce long, patient et inexorable exode.

Mais j’avais tout laissé derrière. Ma famille, mes souvenirs d’enfance, mes racines, toutes ces petites choses sur lesquelles je me suis construit. Ce sont ces éléments que je retrouve, furtivement, quand je rentre chez moi. Les pièces de la maison, ce meuble sous lequel je me cachais, ce tapis qui était un vrai circuit de course pour mes voitures. Le placard à films de cul de mon frère, le miroir où j’ai vu changer toutes les parties de mon corps.

Je suis tenté, à chaque fois, de ramener à Paris toutes ces choses auxquelles j’associe un souvenir. Mais la vanité de cette envie, de ce qu’elle dissimule, me la fait vite abandonner. Elle se transforme en simple nostalgie.

De la même façon, je crois qu’inconsciemment j’aimerais emmener avec moi toute ma famille. Chaque fois, dans le train qui file vers Paris, après avoir vécu quelques jours avec eux, j’ai la même impression de les abandonner à cette condition dont j’ai voulu m’enfuir à tout prix. Aux lotissements, aux courses du samedi à l’hyper, aux rues désertes, au silence.

Alors, chaque fois dans le train, je me raisonne. Je me convaincs que leur bonheur ne dépend pas des mêmes besoins que pour moi, qu’ils sont sans doute très heureux de leur vie, de cet environnement. Qu’il est même un peu condescendant d’imaginer qu’ils m’envient lorsque je pars le dimanche soir.

Pourtant, à chaque fois, je foule les quais de la gare de l’Est avec la même mélancolie.

Tag cloud

Lundi 21 novembre 2005

Bon, voici mon nuage de mots, sur Tagcloud. Au départ, je voulais le mettre dans la barre de droite, comme moteur de recherche original, mais je préfère simplement le poster :

Le principe est vraiment bien, je trouve, pour découvrir un site différemment, mais il y a quelques tracas : les mots accentués ne passent pas, par exemple, et il faut exclure pas mal de termes comme “est” ou “il” qui sont forcément repérés comme très fréquents… Mais ça devrait aller en s’améliorant…

PS : il faut que je me calme sur “truc”

Truc de trentenaire (4) - Réponse

Lundi 21 novembre 2005

Qui était le garçon mystère ? Patrick Bach, né à Hambourg en 1968. Il a d’abord interprété le rôle de Silas (bon sang mais c’est bien sûr) au début des années 80, avant d’incarner Jack Holborn, le moussaillon…

Silas Jack Holborn

Pas de gagnant cette fois-ci, malgré de bonnes idées…

Au passage, je précise que ces «que sont-ils devenus?» sont, au départ, de vraies questions, intimes et torturantes que je me suis posées, au hasard d’un souvenir ou d’une conversation.

Par exemple, la tête de ce gosse aux dents du bonheur m’est revenue en mémoire un jour, pour je ne sais plus quelle raison. Dans mes souvenirs, il jouait dans une adaptation de l’Ile au Trésor et je n’arrivais pas à la retrouver. Ce n’est qu’en repensant à Silas, un autre jour, que je suis tombé sur la bouille de ce garçon et que j’ai découvert qu’il avait été également l’interprète de Jack Holborn.
Bracelet

D’ailleurs, dans ce dernier rôle, j’avais complètement oublié comme j’adorais le bracelet de force en cuir qu’il portait, je crois même que je trouvais cela très sexy… Parfois je me dis que j’étais déjà gay dans les mains de la sage femme…